Hausse des prix : les ménagères muées en mathématiciennes

A Kinshasa, les prix des produits de première nécessité sur le marché connaissent une envolée. Cette flambée des prix n’est pas sans conséquence. Le panier de la ménagère se trouve affectée.

Les ménagères éprouvent du mal à nouer les deux bouts du mois. L’Or Botu, mère de famille et  ménagère s’est exprimée à ce sujet: ‘’ je suis mère de famille, j’ai des enfants et par conséquent plusieurs bouches à nourrir. Servir un plat à table devient un calvaire. Et le faire correctement dans les normes alimentaires devient un sérieux calcul de mathématique’’. Face à cette situation, la pauvre ménagère est contrainte de se passer du repas de midi pour ne s’en tenir qu’à celui du soir. ‘’ Le fufu (farine de manioc) que j’achetais à 700 Francs congolais (FC), je l’achète aujourd’hui à 1300 FC alors que le revenu n’a pas augmenté. Comment ferai-je avec mes enfants ? s’est-elle interrogée. Parfois à cause des prix qui varient chaque jour, elle change de menu de la journée sur place au marché. ‘’ Quand est-ce que cette situation prendra fin ? S’est-elle demandée. Cette dame souhaite l’augmentation du salaire des fonctionnaires dont fait partie son époux, pour pouvoir mieux nouer les deux bouts du mois  ajoute-t-elle. L’Or Botu regrette l’inadéquation du taux de change par rapport au revenu payé en monnaie nationale, le revenu est resté statique alors que les prix des denrées ont augmenté. Ainsi, elle réclame la stabilité du taux de change car d’après elle, c’est cela qui crée l’augmentation des prix sur le marché et la met en difficulté.

Les prix des marchandises connaissent des fluctuations chaque jour de manière abusive et sans inquiétude. Les services de l’Etat soumis au contrôle des prix n’exercent  pas leur fonction de contrôle et de vérification des prix.  Un autre facteur est l’importation, mais aussi les produits  provenant d’autres provinces qui ne facilitent pas les choses. Car un produit provenant d’ailleurs ayant parcouru des longs trajets, n’aura  certainement pas le même prix que celui que l’on produit sur place. La covid-19 ayant entrainé la fermeture des frontières a aussi aggravé la situation.

Signalons que les prix des principales denrées ont doublé. Certaines même ont triplé à l’instar de la semoule dit extras qui est parti de 28000FC à 48000FC. La botte des feuilles de manioc qui se vendait à 1000FC revient maintenant à 3000FC. En plus de la majoration des prix, certains produits notamment les amarantes, tomates et autres fruits se font de plus en plus rares. Selon les experts de la Banque Centrale du Congo, la dépréciation du franc congolais n’est pas à l’origine de la surchauffe des prix sur le marché congolais. Pour certaines sources, l’augmentation des prix des biens de première nécessité est attribuée à la hausse du baril du pétrole, au manque des infrastructures et aux coupures intempestives du courant électrique. La dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain ne permet plus aux commerçants de maintenir un prix fixe sur leurs articles.

Mbiya Mujinga Exaucée, Stagiaire/ IFASIC    

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