Construction du pont route-rail Kinshasa-Brazzaville : La BAD salue l’implication des présidents de deux Congo


Le président de la Banque Africaine de Développement (BAD) a salué l’implication de Denis Sassou Nguesso, Président  de la République du Congo et Félix Tshisekedi, Président de la RDC. 

‘‘Je salue l’effort et le leadership des président Denis SassouNguesso (du Congo-Brazzaville) et de Félix Tshisekedi (de la République démocratique du Congo). Leur volonté politique est très forte pour la réalisation de ce projet », a dit Akinwumi Adesina. La Banque africaine de développement (BAD) a promis dimanche 12 mai dernier que les travaux du pont Kinshasa-Brazzaville seraient lancés en août 2020, selon les déclarations de son président qui a détaillé le financement des 550 millions de dollars d’un très vieux projet.

‘‘Les travaux vont démarrer en août 20200. On est vraiment très précis’’, a déclaré le président de la BAD, Akinwumi Adesina, président de la BAD, à Oyo (nord), fief du président congolais Denis Sassou Nguesso qu’il a rencontré. « Nous avons conclu de faire le financement du pont-route rail qui va lier Kinshasa à Brazzaville avec un montant total de 550 millions de dollars (…). Et la BAD contribuera à hauteur de 210 millions de dollars (plus de 167 millions d’euros) », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse au terme d’une visite de trois jours au Congo-Brazzaville.

Capitales les plus rapprochées au monde, Brazzaville et Kinshasa sont séparées par le fleuve Congo large de 4 km. Le Congo et la RDC avaient annoncé en novembre la signature d’un accord pour la construction du pont entre leur capitale.

‘‘Le projet date de Mobutu Sese Seko’’, avait lancé sceptique en septembre à Kinshasa un intervenant lors d’un forum sur l’aménagement de l’Afrique centrale, en référence à l’ancien dictateur du Zaïre (1965-1997), pays devenu aujourd’hui la RDC.

Un vieux projet intégrateur

Le pont Brazzaville–Kinshasa est un projet de construction de pont route-rail sur le fleuve Congo, reliant la République du Congo à la République démocratique du Congo (RDC) au niveau de leurs capitales respectives, Brazzaville et Kinshasa.

Près de 4 km séparent les deux villes et un tel pont permettrait de relier Kinshasa au port en eau profonde de Pointe-Noire en une seule ligne ferroviaire.

Le projet d’un tel pont fut conçu en 1991. Des études furent financées mais le projet tombe finalement à l’eau faute de financement et à cause des différents problèmes internes que les deux pays connaissent1.

En 2003, la Cellule d’infrastructures de transport, qui coordonne les projets routiers en Afrique centrale en coopération avec l’Union européenne, reprend l’idée et propose un nouveau site, en aval des deux capitales, où la largeur du fleuve n’est que de 500 m. Les experts estiment le coût de construction entre 40 et 80 millions de dollars américains1. Selon Jeune Afrique, dans un article d’août 2012, son coût est de 400 millions d’euros.

En août 2005, le gouvernement de transition du Congo-Kinshasa est réticent au projet conçu dans le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), au coût évalué à 100 millions de dollars américains, car celui-ci pourrait porter préjudice à l’activité économique des ports de Matadi et de Boma3. En effet, le rapport de mars 2010 de la Banque mondiale (Africa Infrastructure Country Diagnostic) estime que ce pont routier et ferroviaire « aiderait à accroître le trafic passant par Pointe-Noire et à améliorer la viabilité globale de cette voie. » Cette crainte est relayée par Jeune Afrique en août 2012.

Selon le directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo, Léonard SheOkitundu, celle-ci risquerait de perdre son ouverture sur le monde extérieur en faveur du port de Pointe-Noire. La RDC accepterait la construction du pont sous certaines conditions comme la construction d’un port en eau profonde à Banana sur la côte de la RDC.

En février 2010, un Comité technique mixte (CTM) et un sous-comité ferroviaire (SCF) sont installés, lors d’un atelier préparatoire combiné à Brazzaville, afin de travailler sur la mise en œuvre du projet du pont route-rail et l’étude d’autres projets comme l’aménagement de la route KettaDjoum ou le prolongement du chemin de fer entre Kinshasa et Ilebo.

En janvier 2017, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) réactive le projet et estime que les travaux de construction du pont entre Kinshasa et Brazzaville pourraient commencer fin 2017 ou début 2018. En effet, le financement par la Banque Africaine de Développement et les deux Congo se précise.

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