Néhémie Mwilanya : ‘’ Notre armée est encore digne de confiance, elle est classée 9ème en Afrique’’

Ancien directeur de cabinet de l’ancien président de la République Joseph Kabila, Néhémie Mwilanya Wilondja, élu de Fizi jette un regard sur l’insécurité à l’est de la RDC. Le Coordonnateur du FCC rejette formellement l’idée de faire venir les troupes étrangères sur le territoire national.

L’Objectif : Il règne une insécurité à l’est spécialement à Fizi et Minembwe. On dit souvent que ce sont les acteurs politiques de Kinshasa qui télécommandent les conflits sur le terrain. Qu’en pensez-vous ?

Néhémie Mwilanya : Je ne sais pas. C’est peut-être une grille de lecture et il faudrait dans ce cas-là identifier ces acteurs politiques et évidemment les mettre devant leurs responsabilités. Et pourquoi pas les amener à répondre de leurs actes. Ceux qui ont des renseignements dans ce sens doivent les mettre à la disposition des pouvoirs publics. Je sais qu’on ne doit pas dire à ceux qui ont la responsabilité d’assurer la paix et la tranquillité publiques ce qu’ils sont censés faire. Nous avons entièrement confiance à nos forces de défense et de sécurité car par le passé elles ont abattu un travail appréciable. C’est question de les mobiliser pour arriver à désarmer ceux qui sèment la mort dans ce moyen et haut plateau. En même temps, il est aussi question de nouer un dialogue constructif au niveau de la notabilité locale de manière à sensibiliser nos populations pour revenir à la cohabitation pacifique. Toute autre solution serait à mon avis trop risquée.

Vous faites allusion à quelle solution ?

Par la voix des ondes, nous avons appris une initiative qui consisterait à ramener des forces de défense des pays voisins dans le cadre des opérations conjointes avec nos FARDC pour traquer les groupes armés sur notre territoire. Moi, personnellement, j’exprime des réserves les plus profondes sur une telle initiative pour des raisons simples. La première, ces pays qui doivent envoyer des troupes sont en état de belligérance. Imaginez que nous allons leur offrir notre territoire pour qu’ils en décousent. Et les victimes collatérales seront nos populations. La deuxième raison, une initiative pareille va davantage exacerber la tension sur place, la vulnérabilité dans laquelle se trouve la population. Et envisager que la situation ne dégénère en un conflit finalement international. Il faut éviter cela. Il sied de rappeler qu’on a l’habitude de présenter l’est de notre pays comme un problème pour les pays voisins. Ce qu’on ne dit pas souvent, l’est de notre pays est plutôt un enjeu économique important et même stratégique. Si vous les invitez officiellement, imaginez la tentation que vous allez créer, ils ne trouveraient pas mieux que de rester.

Il y a une certaine évolution car les autorités ont clamé que pas question de faire venir les forces étrangères. L’affaire est-elle réglée ?

Le dire, c’est une chose. Mais je crois que si les gens en parlent, ce qu’il y a un problème. On dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu : les documents ont circulé, une déclaration a été rendue publique à l’issue des travaux du forum des responsables des forces armées des pays de la région. Alors, ce sont des faits qui parlent. Il ne faudra pas que le gouvernement soit réactif. De toutes les façons, nous sommes là pour tirer la sonnette d’alarme. Notre armée est encore digne de confiance, elle est classée 9ème en Afrique. Elle est au mieux de sa forme, si elle reçoit les moyens pour faire son travail, elle le fera. Avec les voisins, on peut renforcer des relations diplomatiques par l’échange des renseignements. Une telle aide serait envisageable.

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