Après six décennies d’indépendance, le bilan est partagé. Il est positif sur le plan culturel. Enseignement assez développé : 10 universitaires en 1960, aujourd’hui des centaines de milliers. Plusieurs diplômés d’État bien que peu en sections professionnelles. Beaucoup d’analphabètes dans les milieux ruraux. La culture congolaise s’est beaucoup développée et diversifiée. Mais les défis sont énormes sur le plan socioéconomique. Pas le moindre plan de développement économique exécuté en 62 ans. Notre économie extravertie, dépend des caprices des prédateurs miniers agissant en complicité avec une minorité de politiciens à la recherche d’enrichissement rapide. La coopération de corruption instituée en 1960 dans le but d’acheter les consciences de ceux qui devaient trahir Lumumba, se poursuivra 62ans durant dans la même philosophie.
Fabien Ekofo: les causes : Je dirai qu’il y a une seule cause, l’indépendance prématurée que nous avons eue. Nous ne comprenons pas encore qu’est-ce qu’un état indépendant, et aussi somme-nous réellement indépendant? Nous devons donc comprendre que sans vouloir régler la question de l’indépendance de notre pays, comment sommes-nous arrivés là, la RDC restera toujours sous une indépendance fictive, nous sommes contrôlés de part de d’autre. On nous impose tout, comment on nous avait imposé Kabila, et aujourd’hui on impose Tshisekedi car ils savaient que c’est une personne qui ne maîtrise rien. Regardez bien son bilan de 4 ans, déplorable. Lorsque le Congolais se rendra compte que l’indépendance n’était qu’une diversion pour bien contrôler la RDC alors la RDC pourra alors arriver à relever la tête.
Isaac Kalambayi: si le pays n’arrive pas à décoller 62 ans après l’indépendance, c’est grâce aux congolais eux-mêmes. Nous devons être unis en fraternité, l’amour ainsi que devons combattre les ennemis et vaincre l’adversaire.
Estache Ngandu: j’estime que ce n’était pas le bon moment pour la RDC d’accéder à son indépendance, les choses ont été précipitées malgré que c’était les soucis de nos pères d’être indépendants à tout prix, voilà où ça nous amène aujourd’hui, 62 ans plus tard, la RDC ne prend pas de l’ampleur. Si seulement nos pères avaient bien discerné le temps, nous ne serions pas arrivés à ce niveau.
Benjamin Kambembo: la cause majeure, c’est nous-même congolais qui ne parvenons pas à être des vrais patriotes. Un patriote aime et sert son pays en toute quiétude, ce qui n’est pas pratique au Congo, il y a des gens entre guillemets qui servent les pays mais en réalité, ils ne les font pas par contre Ils le détruisent, ce qui est catastrophique, ceci étant comment allons-nous avancer ?
Djo Kabika: la principale raison, c’est le manque d’une vision bien définie de ce que doit être notre État. 62 ans après l’indépendance, le pays peine toujours de se doter d’une identité et d’une vision claires. Qui est l’homme congolais ? Que veut l’homme congolais ? Quelle place compte occuper la RDC dans les relations internationales contemporaines ? Ces questions ne trouveront pas des réponses si l’avenir du pays reste subordonné aux programmes des partis politiques. Il faut inscrire dans la Constitution des objectifs à long terme sur la sécurité, l’indépendance économique ainsi que la sauvegarde et la promotion de notre culture. Il faut renforcer le dispositif législatif concernant la sécurité et l’intégrité territoriale du pays, gage de notre indépendance et du décollage économique tant souhaité. Notre État se veut démocratique et fondé sur le respect des droits. A l’époque de l’ancien Président, Joseph Mobutu, le pays avait connu un progrès économique jusqu’à être égal au Canada. Mais le pays n’était pas une démocratie. Le respect des libertés du peuple n’était pas le leitmotiv du MPR. C’est dire que, maintenant, il faut qu’il y ait une politique visant en même temps le renforcement du caractère démocratique de notre État mais également l’épanouissement sur le plan économique. Le but doit être celui de faire en sorte que les buts visés dans le cadre des intérêts nationaux dans la loi fondamentale ne soient pas dépendants des aspirations des acteurs politiques qui n’exercent que temporairement le pouvoir. Il faut sortir du mimétisme constitutionnel. Cette façon de nous baser sur le modèle constitutionnel des autres ne nous permettent pas d’évoluer. Pensons notre propre mode d’organisation et de gestion du pouvoir politique qui nous garantira l’indépendance tant politique qu’économique.
Propos recueillis par Clarisse Mfuamba













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