La récente demande de suspension de la preuve d’existence légale du PPRD et la surveillance de ses cadres par Eliezer Ntambwe, président de l’ACR et député national, suscitent des interrogations profondes sur l’équilibre entre la justice individuelle et la responsabilité collective en politique. Les lois émotives et les fausses réflexions épidermiques ont toujours nui à la démocratie.
Le jeudi 28 mars 2024, jour où certains membres du PPRD se sont officiellement associés à l’Alliance fleuve Congo de Corneille Nangaa Yobeluo, a déclenché une réaction exagérée, passionnée et irréfléchie de cette nouvelle gorge ouverte de la république qui soulève des questions sur les principes démocratiques et la primauté du droit en RD Congo.
Il est indéniable que toute forme d’allégeance ou de collusion avec des entités controversées doit être examinée avec sérieux. Cependant, baser la suspension d’un parti politique qui a joué un rôle majeur dans la gouvernance du pays pendant près de deux décennies sur la présence de quelques individus soulève des préoccupations sur la proportionnalité des mesures prises.
En démocratie, les actions d’un individu ou d’un petit groupe ne doivent pas servir de prétexte pour priver des milliers voire des millions de personnes du droit de participer librement au processus politique. La justice doit être équitable, mesurée et respectueuse des droits de tous les acteurs, même ceux avec lesquels nous sommes en désaccord.
Plutôt que de céder à la tentation de la répression politique rapide et arbitraire, il est essentiel de promouvoir un dialogue constructif, basé sur des preuves tangibles et des principes de justice équitable. Les excès de zèle dans la politique ne font que compromettre la légitimité des institutions et miner la confiance du public dans le système démocratique.
Il faut juste signaler que Willy Ngoma du M23 est de l’UDPS et Jean-Jacques Mamba est du MLC. Ce qui serait valable pour le PPRD doit aussi l’être pour ces 2 partis cités et accessoirement tous les autres que l’on découvrira sans doute au fur et à mesure que cette aventure que nous récusons et condamnons nous donnera des nouvelles sur ses recrues.
La RD Congo doit naviguer avec prudence entre la nécessité de protéger l’intégrité du processus politique et le respect des droits fondamentaux de ses citoyens. Au-delà de l’émotion et de l’urgence, la voie de la raison et de la responsabilité collective est essentielle pour garantir un avenir démocratique et juste pour tous les Congolais. Elle n’a surtout pas besoin pour cela des fous du roi !
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













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