Bruno Le Maire l’homme qui, sous la présidence d’Emmanuel Macron, a réussi l’exploit d’endetter la France de plus de 1000 milliards d’euros en l’espace de sept petites années. On l’avait pourtant présenté comme un virtuose capable de jongler avec les chiffres comme un maestro avec son violon. Mais, à l’écoute de ses récentes déclarations, on se demande si ce n’est pas plutôt une symphonie de désastre qu’il a orchestrée.
« La raison première des déficits en France, ce n’est pas un évènement sur les recettes, c’est le poids de la dépense sociale et notre volume de travail insuffisant », martèle-t-il avec une conviction qui frôle l’indécence. Le bon vieux refrain sur le poids de la dépense sociale. C’est toujours plus facile de pointer du doigt les aides sociales et les dépenses publiques que de s’attaquer aux véritables sources du problème.
Mais pourquoi s’embarrasser de nuances quand on peut jouer la carte du bouc émissaire ? Bruno Le Maire, avec son aplomb habituel, semble oublier que c’est sous son aile que le déficit a pris des proportions vertigineuses. En tant que chef d’orchestre de la finance française, il a conduit son ensemble vers un crescendo d’endettement, tout en affirmant que les commissions d’enquête ne changeraient rien.
Peut-être a-t-il raison, après tout : pourquoi se fatiguer à analyser des erreurs quand on peut simplement les ignorer ? Une approche qui rappelle davantage un élève désinvolte qu’un ministre des Finances et Économie. Et que dire des promesses d’un redressement économique ? Au lieu de composer une véritable œuvre de prospérité, il semble qu’il ait plutôt choisi de faire un remix des mêmes recettes qui ont déjà échoué.
On pourrait presque penser qu’il s’agit d’une blague de mauvais goût : « Regardez, nous avons encore plus de dettes, mais c’est pour votre bien ! » Une belle façon de transformer l’endettement en une sorte de performance artistique, où chaque chiffre rouge est juste un coup de pinceau sur la toile de la gestion publique. Le discours de Bruno Le Maire, qui se veut une ode à la responsabilité budgétaire, est troublant par son décalage avec la réalité.
Dans un pays où la précarité et les inégalités sociales continuent de croître, ses leçons de morale sur la dépense sociale sonnent creux. À l’heure où des millions de Français peinent à joindre les deux bouts, lui évoque des chiffres et des ratios comme si cela suffisait à masquer l’angoisse quotidienne des citoyens. Bruno Le Maire, un virtuose de la Finance ? Peut-être, mais à coup sûr un virtuose dont les compositions sont de plus en plus inaudibles aux oreilles des Français.
Alors que l’endettement continue de grimper, son discours sur la dépense sociale et le volume de travail insuffisant ressemble de plus en plus à une mauvaise blague, une farce tragique où le ministre joue les premiers rôles tout en détournant le regard de la scène principale. Peut-être qu’il serait temps pour notre virtuose de la finance de se pencher sur la réalité des chiffres qu’il manipule, plutôt que de continuer à jouer une mélodie qui ne fait que creuser un peu plus la fosse de l’endettement.
En attendant, les Français pourront toujours apprécier le spectacle des promesses non tenues et des discours déconnectés, un véritable concert de désillusion orchestré par celui qui prétendait tout savoir sur la finance. Bravo, Monsieur Bruno Le Maire, vous avez réussi à transformer la symphonie nationale française en une cacophonie financière !
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR












