Dans les méandres du pouvoir au Haut-Uélé, Christophe Baseane Nangaa, gouverneur sortant, est sous les feux des projecteurs. Accusé de détournement de fonds massif par l’Inspection Générale de Finances, son ascension fulgurante, orchestrée par son grand-frère Corneille Nangaa Yobeluo en 2018 alors président de la CENI, soulève aujourd’hui des questions brûlantes sur sa probable implication dans la question sécuritaire de la province.
De simple changeur de monnaie obscur à Kinshasa dans la commune de Lemba, à la tête d’une province jadis paisible en ce moment extrêmement troublée par des incursions sauvages des criminels faisant partie de l’AFC-M23 et atterrissages des hélicoptères transportant des individus non autrement identifiés, le parcours de Christophe Baseane Nangaa interpelle.

Son avènement au poste de gouverneur, largement attribué à des liens familiaux, remet en question les fondements de la gouvernance démocratique en RD Congo. En grande pauvreté ne gît pas grande loyauté dit un adage. Partir de changeur de monnaie pour se retrouver à la tête d’une aussi importante province sans être attaché aux valeurs telluriques explique en partie les relents corrupteurs de l’homme.
Cependant, au-delà des scandales financiers de 61 millions de dollars épinglés par l’IGF, des inquiétudes émergent quant à la stabilité régionale sous sa gouvernance. Avec son frère Corneille à la tête du mouvement rebelle AFC-M23, les liens entre pouvoir politique et forces rebelles suscitent légitimement des interrogations sur la sécurité des populations locales.
Face à ces enjeux cruciaux, les autorités se doivent d’agir. Une demande pressante d’explications est impérative pour préserver la paix et la sécurité des habitants du Haut-Uélé. L’heure est à la transparence et à la responsabilité, pour éviter que l’ombre de la corruption et du conflit ne plane plus longtemps sur cette région tourmentée.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













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