Dans une décision controversée, prise de manière émotive et sans doute pour justifier son absence de bilan à la tête de la province du Haut-Uélé, Christophe Baseane Nangaa a appelé publiquement dans un discours à DURBA Monsieur Barrick, le géant des Kibali Gold Mines, à construire un aéroport pour le Haut-Uélé comme si la province n’avait pas un Gouverneur pour le faire.
Cette humiliante requête pour contrer l’influence des aéroports ougandais de Kampala et Entebbe soulève des questions cruciales sur la délégation des responsabilités étatiques de la part de celui qui est sensé justement représenter les intérêts nationaux dans la province et l’impact de cette demande surréaliste sur le pouvoir exorbitant attribué à un entrepreneur étranger sur la vie des congolais.
La collision entre Corneille Nangaa Yobeluo, mentor et frère biologique du Gouverneur Christophe Baseane Nangaa, ancien président de la CENI qui fit de lui Gouverneur du Haut-Uélé en 2018 aujourd’hui chef rebelle de l’AFC-M23 à la solde des criminels étrangers y est certainement pour quelque chose. Le patriotisme exige un minimum de protectorat et une décence de certaines demandes.
Un aéroport international est une infrastructure essentielle pour faciliter les échanges commerciaux et attirer les investisseurs. Dans une province aurifère comme le Haut-Uélé, un tel aéroport pourrait stimuler le trafic de travailleurs dans le secteur de l’or et d’autres industries connexes. Il faciliterait également les échanges avec les marchés mondiaux. Il doit donc être un ouvrage entièrement national.
La décision de transférer la responsabilité de la construction de l’aéroport à un financier étranger mieux à une personnalité privée soulève des inquiétudes quant à la primauté des intérêts commerciaux sur l’intérêt public. Christophe Baseane Nangaa devrait veiller à ce que les besoins de la population du Haut-Uélé soient au cœur de ses initiatives, garantissant des retombées économiques équitables et durables pour la province.
En fin de compte, la construction d’un aéroport international dans le Haut-Uélé représente à la fois une opportunité et un défi pour la province seulement s’il est construit par des capitaux nationaux. Il appartient au Gouverneur sortant de s’assurer que cette décision profite réellement à la population locale et contribue au développement socio-économique de la province, tout en maintenant un équilibre entre les intérêts privés et publics.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













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