Corruption des députés provinciaux : Le PGR pour le report des élections, la CENI persiste

Corruption des députés provinciaux Le PGR pour le report des élections, la CENI persiste Les appels ont fusé de partout pour dénoncer la corruption dans le chef de députés provinciaux à la veille des élections des sénateurs (le 15 mars) et des gouverneurs de province (le 26 mars).

D’abord, c’est la société civile qui est montée au créneau par le biais de Maître Georges Kapiamba de l’ACAJ et le « Collectif de l’Elite Haut-Katangaise » (composé de dix personnes dont deux avocats). Ledit collectif avait déjà à l’époque cité les noms de quelques personnalités impliquées notamment Monsieur Célestin Pande Kapopo et Monsieur Jacques Kyabula Katwe, le premier candidat Sénateur et le second candidat Gouverneur sur les listes FCC. Les deux personnalités sont accusées de dilapidation spectaculaire des deniers publics pour avaliser leurs candidatures ou chercher à gagner la sympathie des électeurs. A en croire, ce collectif, 22.000USD dollars ont été distribués par le ministre provincial des Finances Jacques Kyabula le 11 février à l’issue de sa rencontre avec certains députés provinciaux à l’Hôtel Karavia Pull Man de Lubumbashi. Ensuite, c’est autour des quelques candidats senateurs de se rétractés. Dans sa lettre n°ABI/CI/002/2019 du 14 février, l’homme d’affaires Adam Bombole a écrit au président de la CENI pour annoncer le retrait de sa candidature aux sénatoriales. On pouvait  y lire dans cette correspondance ; ‘’ Je ne me soumettrai jamais à la corruption, marcherais toujours tête haute, regardant tous mes semblables droit dans les yeux’’. Quelques heures plus tard, c’est le tour de Vidiye Tshimanga, conseiller spécial de Félix Tshisekedi et candidat sénateur de jeter l’éponge.il relève que ‘’ Il y en a un qui m’a demandé carrément 50.000UDS dollars, assure ce dernier. Le moins cher était à 25.000USD dollars. Je me vois très mal dépenser de l’argent pour corrompre des députés et ensuite me battre contre la corruption. Je ne peux pas me lancer dans cette bataille de cette manière-là’’. Enfin, Luzolo bambi ancien conseiller spécial de l’ancien Chef de l’état en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, blanchiment des capitaux et financement du terrorisme a également rendu le tablier. Ce dernier a même demandé au Procureur d’ouvrir information judiciaire à ce sujet.

Le parquet général en branle

Le Procureur général près la Cour de cassation Flory Kabange Numbi vient d’actionner sa machine. Des hauts magistrats ont été envoyés dans les chefs-lieux des provinces pour enquêter. En outre, des instructions ont été données aux inspecteurs de police judiciaire. Dans cette optique le PGR a demandé le report des élections pour procéder aux enquêtes. Pour le PGR, la tenue de ces élections ouvriraient la voie à des contestations et à des violences meurtrières. Cela cadre parfaitement avec la mission essentielle du ministère public qui est celle de veiller à l’application de la loi au nom du respect des intérêts fondamentaux de la société. Par contre, Corneille Nanga président de la CENI signe et persiste : « le calendrier reste maintenu, le PGR n’a pas le pouvoir de modifier le calendrier électoral ». Réveil tardif du PGR? Jean Pierre Kalamaba, Rapporteur de la CENI salue la démarche du PGR tout en estimant que la correspondance du PGR leur est arrivée en retard. Le rapporteur renvoie l’opinion à l’article 139 de la loi électorale. ‘’ Il faut qu’on apprenne à faire la part des choses entre la loi et une demande de collaboration. La loi s’applique, elle ne se négocie pas’’ a-t-il conclu.

Même son de cloche du côté de l’ACAJ

Son coordonnateur, Maître Georges Kapiamba estime que la démarche du PGR arrive tardivement et pourrait mettre à mal l’indépendance de la centrale électorale.

La population doute

Le citoyen lambda, quant à lui ne croit ni à la CENI, ni au Parquet général encore moins aux électeurs en l’occurrence les députés provinciaux. Guylain Nsingi, changeur de monnaie pense qu’ils sont tous à la solde du pouvoir. Un autre concitoyen, Ngituka, vendeur au marché Tomba affirme que : « la CENI nous a organisé une parodie d’élections, le PGR fait semblant de réagir (où était- il pendant longtemps) et les députés provinciaux ne visent que leurs intérêts ». Tout est réuni pour un cocktail exquis ironise ce compatriote. Le contrôle parlementaire enterré Thomas d’Aquin Muiti, porte-parole de la coordination nationale de la société civile alerte sur les conséquences de la corruption : ‘’ le gouverneur élu sur base de corruption échappera au contrôle de l’assemblée provinciale. Le gouverneur saura que ses électeurs sont corruptibles et fera de petits pots de vin à chaque fois qui ces derniers tenteraient de toucher à ses intérêts. Le sénateur, quant à lui, va quitter la province et ne pourra revenir qu’en 2023, pour corrompre de nouveau les élus provinciaux puis repartir à Kinshasa.

La corruption a atteint  un degré de paroxysme élevé pour ces élections. Qu’à cela ne tienne, le rendez-vous est pris pour le 15 mars  en ce qui concerne les sénatoriales et le 26 mars par les élections des gouverneurs. En tout état de cause, le Président de la République a préconisé le retour au mode de scrutin direct.

 JM Mawete

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