Les agents de l’ordre, lorsqu’il s’agit d’une mesure décrétée par les autorités se métamorphose en une aubaine pour eux. C’est une occasion de rançonner la population déjà en proie à une pauvreté.
C’est ce qui se passe depuis que le Chef de l’Etat a décrété la mesure de couvre-feu sur toute l’étendue de la République. Le gouvernement a imposé un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin après un pic des contaminations au coronavirus. A partir de 21 heures, les policiers s’apprêtent à installer des barrières, un moment propice pour rançonner les conducteurs. A chaque barrière, il faudra savoir négocier avec les policiers commis pour la sécurité. Il suffit de glisser 1000 Francs congolais, la voie est libre. Lorsqu’un véhicule se présente devant une barrière, les policiers se bousculent comme des porteurs de colis dans différents ports de la capitale ou dans les arrêts de bus. Cette situation démontre noir sur blanc que ces agents de l’ordre souhaitent que cette mesure perdure, du fait qu’ils ne rentrent pas mains bredouilles. Par contre, les piétons ne sont pas inquiétés. Ces derniers circulent aisément, d’autres dépourvus des pièces d’identité. Certains n’hésitent pas à déclarer : le couvre-feu ne concerne que les usagers de la route, pas les piétons. Si dans certaines contrées de la capitale, le couvre-feu est respecté scrupuleusement, ce n’est pas le cas pour les autres. Cette mesure est bafouée et elle n’a jamais été appliquée depuis son annonce. À 22heures, on retrouve un grand nombre de gens dans des coins stratégiques de la capitale notamment Place Victoire, Rond-point Ngaba et Place commerciale de Kintambo Magasin. Dans des arrêts de bus, alors que c’est depuis 21h00 que le couvre-feu avait commencé. Les difficultés de transport aidant, les gens affluent encore dans les arrêts de bus au-delà du couvre-feu. L’injection des nouveaux bus TRANSCO dans la circulation n’a pas résolu l’épineuse question de transport dans une ville de plus de dix millions d’habitants.
Jemira Mutono
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