Face à l’enlisement de la crise sécuritaire et politique en République Démocratique du Congo (RDC), les principales figures de l’opposition ont lancé jeudi 1er mai 2025 un appel solennel à un dialogue national inclusif.
Joseph Kabila, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Delly Sesanga, réunis autour d’une déclaration commune, plaident pour une réponse concertée aux défis structurels qui minent le pays. Dans leur texte, les leaders de l’opposition dénoncent une gestion jugée défaillante du pouvoir en place et pointent du doigt les véritables causes de la crise : violations répétées de la Constitution, mauvaise gouvernance, atteintes aux droits fondamentaux, et concentration autoritaire du pouvoir. À cela s’ajoutent des facteurs externes comme la violation des frontières et l’exploitation illégale des ressources naturelles, notamment dans l’est du pays.
« Le mal congolais est d’abord endogène », insistent-ils, tout en soulignant que les solutions doivent émaner des Congolais eux-mêmes. Ils regrettent que les efforts déployés par la communauté internationale et les organisations régionales, bien qu’utiles, se concentrent trop souvent sur les symptômes militaires sans s’attaquer aux racines politiques et institutionnelles du conflit.
Cette coalition a salué l’initiative conjointe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), qui travaillent à l’élaboration d’un Pacte social pour la paix et le vivre-ensemble.
Ce message intervient alors que la situation sécuritaire dans l’est du pays continue de se dégrader. Les groupes rebelles, notamment le M23 et l’AFC, maintiennent leur emprise sur plusieurs territoires du Nord-Kivu, malgré les opérations militaires en cours. Le gouvernement, de son côté, accuse Joseph Kabila d’être en connivence avec l’AFC/M23. Des accusations rejetées catégoriquement. Néanmoins, des poursuites judiciaires ont été ouvertes à son encontre.
L’opposition assure qu’elle reste ouverte au dialogue avec le président Félix Tshisekedi, mais déplore l’indifférence de l’exécutif face aux appels répétés à la concertation. Les tentatives de médiation menées par la CENCO et l’ECC sont restées sans suite officielle. Pire, certains cadres de la coalition au pouvoir ont accusé les autorités religieuses d’être manipulées par des intérêts étrangers, notamment rwandais.
Malgré ces tensions, l’appel au dialogue lancé par l’opposition marque une volonté de dépasser les querelles politiques pour placer l’intérêt national au centre des priorités.
Ephra Kimuana












