Denis Mukwege élevé au titre de docteur honoris causa

Le professeur Denis Mukwege vient d’être élevé au titre de docteur honoris causa, en Sciences de la santé par la Faculté de médecine de l’Université protestante au Congo.

Ce grade lui a été attribué à l’occasion des festivités marquant le cinquantenaire de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), organisées mardi 10 mars à la cathédrale du centenaire. Cette reconnaissance est consécutive  à ses nombreuses réalisations dans plusieurs domaines de recherche scientifiques. Il s’agit également de son combat contre les violences sexuelles basées sur le genre. Le titre honorifique est la plus haute décernée en dehors des titres académiques. Bien avant, une équipe du jury a été mise en place. Elle est composé du professeur Kanfua, spécialiste en médecine interne, psychopathologie, le domaine de recherches sur  les reins, des maladies cardiovasculaires et  présidé par le professeur docteur Richard Matanda Nzanza,  Secrétaire général académique, spécialiste. A son actif, Denis Mukwege compte 76 articles et deux ouvrages. Le toubib a également créé l’hôpital général de Panzi, à Bukavu, dans la province du Sud Kivu. Après avoir effectué ses études à Bukavu, il s’est spécialisé en France en obstétrique. Il est également médecin directeur de l’hôpital de Panzi, où il s’est engagé à prendre en charge les victimes des violences sexuelles, notamment la réparation des fistules. Il collabore avec plusieurs partenaires locaux et étrangers pour la valorisation des droits de femmes et la recherche de la paix. Il a également reçu le Prix Nobel de la paix, premier congolais à le recevoir. Dans son mot, le Dr Denis Mukwege a manifesté sa satisfaction pour l’obtention de ce titre honorifique lui décerné. Il a également remercié le Pasteur Bokundowa, le président de l’ECC pour son apport indispensable et ses conseils louables. Il a rappelé le caractère primordial de l’Université qui celui d’assurer la formation. Chose fondamentale qui permet d’atteindre ces genres d’exploit. Il a en outre rappelé la mission de l’église, d’être le sel et la lumière de la terre. Aux côtés de l’église, Mukwege a indiqué que les étudiants devraient également être le sel et la lumière de la terre et qu’ils prennent leurs responsabilités pour l’éveil de la nation. C’est depuis plus de 20 ans, que le nouveau docteur honoris causa prend en charge les victimes de violences sexuelles. Des violences massives commises sur les femmes, jeunes filles et bébé,  accompagnées des tortures. Une situation qui crée des traumatismes dans la vie de la femme. C’est cette condition de la femme qui l’a contraint à se lancer dans la réparation des fistules et autre organes de la femme.  » Pour lutter contre les violences sexuelles, il faut un changement des mentalités.  Les violences ne sont pas seulement dans les zones de conflits, mais aussi à Kinshasa en temps de paix. Le pouvoir public et les acteurs sociaux doivent doubler d’efforts pour lutter contre ce fléau. Il est capital de lutter contre l’impunité. Tracer une ligne de démarcation entre le biens et le mal entre ce qui est permis et non  », a-t-il soutenu. A titre d’honneur, un diplôme et les insignes lui ont été remis. Sa a été présenté par la faculté de médecine de l’Univers par Daniel Mapumba recteur ad interim l’UPC.

Neutraliser les groupes armés

Pour mettre fin aux violences sexuelles  basées sur le genre, le professeur Mukwege a indiqué qu’il faudra neutraliser  la pléthore des groupes armés qui opèrent à l’Est du pays notamment en Ituri, Beni, Butembo dans le Kasaï et partout ailleurs. Un combat qui passe également par une justice pour tous. Selon lui, un rapport publié en 2010 fait état des femmes qui sont enterrées même vivantes et d’autres calcinées. Il a en outre suggéré l’établissement d’un tribunal pénal pour le Congo, de programme des réformes institutionnelles, cela pour mettre un terme aux violences sexuelles à la femme.  » Loin d’être une reconnaissance, ce titre s’inscrit dans le cadre des défis pour notre dignité. Il a invité les intellectuels à  braver la peur et se lever la main dans la main pour réécrire une nouvelle histoire du Congo pour apporter le changement au pays. Ce qui constitue le chemin par excellence pour mettre fin aux violences faites aux femmes.

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