Dans un pays où la justice est censée être le pilier de la démocratie, la RDC se trouve confrontée à un défi majeur : la politisation de son système judiciaire. Lors des récents États généraux de la justice, Monseigneur Donatien N’Shole, une voix respectée et influente, a mis en lumière ce phénomène, le qualifiant de l’une des causes fondamentales de la « maladie » qui ronge le pays.
La politisation de la justice en RDC ne date pas d’hier. Elle est le résultat d’années de manipulation politique où les institutions judiciaires ont été utilisées comme des outils au service de l’État, souvent au détriment des principes d’équité et d’indépendance. Les juges, soumis à des pressions politiques, se retrouvent souvent dans des situations où leurs décisions sont dictées par des intérêts partisans plutôt que par la loi.
Cette réalité a terni l’image de la justice, qui est perçue comme un simple prolongement du pouvoir exécutif. Cette politisation a des répercussions profondes sur le tissu social congolais. Les citoyens, désillusionnés, perdent confiance en un système censé les protéger. Les affaires de corruption, de détournement de fonds et d’injustice sont fréquentes et alimentent un cycle de méfiance et de désespoir.
Monseigneur N’Shole souligne que cette situation contribue à la montée de l’impunité, où les coupables échappent à la justice, tandis que les innocents sont souvent victimes de décisions arbitraires. Les États généraux de la justice représentent une opportunité cruciale pour aborder cette question épineuse. Il est impératif que les acteurs engagés dans ce processus reconnaissent la nécessité d’une réforme en profondeur du système judiciaire.
Cela inclut la promotion de l’indépendance des juges, la mise en place de mécanismes de transparence, et surtout, le renforcement de la confiance des citoyens envers les institutions judiciaires. Monseigneur N’Shole appelle ainsi à une « justice restauratrice » qui met l’accent sur les droits humains et la dignité des personnes. Il est temps que la RDC se libère des chaînes de la politisation.
C’est le seul moyen pour retrouver une justice véritablement au service du peuple. La politisation de la justice en RDC est un fléau qui nécessite une action immédiate et déterminée. Les États généraux de la justice doivent être le point de départ d’un changement radical, où la justice est enfin affranchie des influences politiques.
La voix de Monseigneur N’Shole doit résonner comme un appel à l’action pour tous les Congolais : une justice indépendante est non seulement une nécessité, mais un droit fondamental qui doit être restauré pour le bien de la nation.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR