Aujourd’hui au Congo Kinshasa, la meilleure école secondaire est celle où tous les élèves présentés à l’examen d’Etat réussissent, c’est-à-dire décrochent leurs diplômes.
Le phénomène appelé 100% semble devenir le seul critère pour évaluer la qualité des enseignements dispensés dans une école secondaire. Dans cette logique, les élèves kinois, dans leur grande majorité, soutiennent que le maquis constitue un des moyens privilégiés pour bien préparer la réussite. Il est peut-être superflu de rappeler que la permutation ou le maintien des préfets des études à leur poste est fortement influencé par ce critère de 100%. Que disent les autorités scolaires ? Chaque année scolaire, ce phénomène de « maquis » fait couler beaucoup d’encre et de salive à cause des débats qu’il suscite parmi les élèves, les parents et voire les autorités scolaires. Les avis sont toujours partagés sur cette épineuse question: « Pour ou contre le maquis ? » Comme toujours, à cette interrogation, la réponse des autorités scolaires est connue de tous. « Officiellement le maquis est interdit ». Curieusement, à l’approche de l’examen d’Etat, lorsqu’on sillonne les rues et les avenues de la capitale congolaise, on remarque ci et là que les différents lieux d’hébergement des élèves finalistes appelés communément « maquis » sont placés à proximité des écoles, des bureaux des responsables urbains de l’enseignement primaire, secondaire et technique. Dans la rue, on s’interroge sur le contenu exact à donner à l’expression : « officiellement interdit ». Pour les observateurs attentifs et avisés des milieux scolaires kinois, cette expression veut dire ceci : « les autorités scolaires n’autorisent pas que les élèves finalistes organisent le maquis dans l’enceinte de leurs établissements respectifs » parce que si tel n’est pas le sens à donner, les élèves maquisards seraient sanctionnés par les autorités scolaires pour avoir désobéi à la décision officielle. Une certaine opinion pense que la meilleure solution à ce phénomène de « maquis » serait de le permettre officiellement et inviter les autorités scolaires à encadrer leurs élèves sur le plan de la discipline et de l’organisation des heures de travail. Les parents qui soutiennent officiellement ces « maquisards » doivent arriver à travailler la main dans la main avec les autorités scolaires pour que le maquis cesse d’être un moyen autorisé par lequel certains élèves finalistes se donnent à cœur joie aux antivaleurs au lieu d’étudier considérablement leurs leçons.
Longin Kizobo et Jean- Paul Kamango
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