Dans une interview accordée à France 24 et à Radio France Internationale (RFI), jeudi 16 novembre 2023, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est revenu sur plusieurs questions d’actualité du pays.
Le chef de l’État congolais est resté optimiste quant à la tenue du scrutin le 20 décembre prochain et souligne que jusque-là, tout mène vers les élections.
“ À ce stade, nous, le gouvernement, nous n’avons encore reçu aucune indication selon laquelle il n’y aurait pas élection. Tout porte à croire que ça va se passer le 20 décembre. Le gouvernement est attelé à des discussions avec la CENI pour une solution ( allusion faite aux 300 millions restants pour le financement des élections ” a-t-il expliqué.
Abordant la question de la fiabilité du fichier électoral ( électeurs fictifs ), Félix Tshisekedi ne voit aucune raison de créer les électeurs fictifs.
“ Dans quel but inventer les électeurs fictifs ? c’est un débat d’opposants, des gens qui ne sont pas prêts d’aller aux élections parce qu’ils ont demandé plusieurs fois le report de ces élections , ils ont demandé un dialogue alors qu’il n’y a pas de crise dans ce pays ” a argué le Chef de l’Etat congolais.
S’agissant de la guerre à l’est de la République démocratique du Congo, le Commandant suprême des Forces armées et de la Police, reste convaincu sur l’implication de Paul Kagame en tant que leader du M23. “ Paul Kagame est le véritable chef du M23 ” a-t-il encore une fois martelé.
Le président de la République exclut la prise en otage de la ville de Goma par les terroristes du M23. “ Goma ne tombera pas, ils ne prendront pas Goma ” dixit Félix Tshisekedi.
Pour le président sortant, Moïse Katumbi, lors de son mandat à la tête de la province du cuivre, n’a pas laissé grand-chose.
Felix Tshisekedi a mis un accent sur la construction de l’aéroport international à Kolwezi qui permettra aux investisseurs de rallier facilement cette province minière.
“ il a été gouverneur de la province du Katanga à l’époque, elle n’était pas encore divisée en 4. Mais qu’est-ce qu’il en a fait. Il a été gouverneur pendant 9 ans, il n’a même pas pensé à construire un aéroport international dans la capitale mondiale du Cobalt (Kolwezi). Aujourd’hui des investisseurs pourront venir de partout sans devoir passer par Lubumbashi et chercher de petits cercueils volants pour arriver à Kolwezi ” a martelé le chef de l’État.
Le garant de la nation, partant de son analyse de la gestion de l’ancienne province du Katanga, dit clairement ne pas avoir des leçons à recevoir de Moïse Katumbi.
“ Ils vont venir directement avec leurs jets privés ou leurs avions réguliers directement sur Kolwezi. J’ai de tas d’exemples comme ça qui peuvent démontrer que je n’ai aucune leçon à recevoir de Moïse Katumbi ” ajoute-t-il.
Au sujet de l’arrestation et emprisonnement du journaliste Stanys Bujakera incarcéré à la prison centrale de Makala, le magistrat suprême dit être peiné par ce qui se passe.
“ Je ne suis ni à l’origine, ni en train de tirer les ficelles, je ne peux pas intervenir. Je suis le premier à être peiné par ce qui lui arrive. J’interviendrai peut-être plus tard si il est condamné pour une grâce présidentielle ”, indique le magistrat suprême.
Touché par la mort dans des conditions inhumaines de l’ancien ministre des Transports et député national, Chérubin Okende, le président sortant dit n’être impliqué, ni de loin moins encore de près.
“ Ni mon régime, ni un de mes proches n’est lié à l’assassinat de Chérubin Okende. Je n’avais aucun intérêt à lui donner la mort, il ne gênait en rien mon régime. Il y en a qui gênent mais qui sont en vie. Je voulais aussi savoir pourquoi vouloir attribuer cet assassinat à mon régime ” s’interroge-t-il.
Notons que cette sortie médiatique du président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 20 décembre, intervient à quelques jours du début effectif de la campagne électorale.
Djodjo Mafuku