Le Gabon, souvent perçu comme un bastion de stabilité en Afrique centrale, se trouve à un tournant décisif de son histoire. Le Général Brice Clotaire Olingui Nguema, président de la transition, a annoncé une série de mesures qui, si elles sont mises en œuvre avec rigueur, pourraient transformer radicalement le paysage politique du pays.
Dans une déclaration audacieuse, Olingui Nguema a affirmé qu’il ne se porterait pas candidat lors des prochaines élections, un geste qui pourrait être interprété comme un véritable acte de foi envers le processus démocratique. En promettant de rendre le pouvoir aux civils, il ouvre la porte à une nouvelle ère de gouvernance, loin des pratiques autoritaires qui ont souvent marqué le pays.
La récente approbation de la nouvelle Constitution, avec un impressionnant taux de 91,64% lors du référendum du 16 novembre, symbolise un désir collectif de changement. Cette Constitution, qui impose une limite de deux mandats présidentiels, représente une avancée significative vers un système politique plus stable et plus équitable.
En outre, la stipulation accordant à l’armée le pouvoir de veiller au respect de cette limite est à la fois un gage de sécurité et un sujet de débat. Cette mesure pourrait protéger la démocratie gabonaise des dérives autoritaires, mais elle soulève également des questions sur le rôle de l’armée dans la vie politique.
L’engagement du général Olingui en faveur d’élections crédibles et d’un avenir démocratique est un pas dans la bonne direction, mais il reste encore des défis à relever. La mise en œuvre de la nouvelle Constitution sera cruciale. Les Gabonais doivent être vigilants et exigeants pour s’assurer que les promesses de transition ne se transforment pas en une simple façade.
Le Gabon se trouve à un carrefour : la promesse d’un avenir meilleur est à portée de main, mais la route vers une véritable démocratie nécessite une vigilance constante et une participation active de la société civile. Les Gabonais aspirent à un changement durable, et il appartient maintenant aux dirigeants de transformer cette aspiration en réalité.
Le Gabon tourne une nouvelle page, mais le chapitre qui s’écrit dépendra de la volonté collective de ses citoyens à s’engager dans le processus démocratique et à veiller au respect des principes énoncés dans la nouvelle Constitution. L’histoire du Gabon est en train de se réécrire ; il est temps de saisir cette opportunité pour bâtir un avenir meilleur.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













