L’affectation récente de Bakyabotane Missa Jonas au poste d’Ordonnateur de Guichet de Moku, sanctionnée par la lettre du 25 février 2025 par Jean Manda Madrakele, Directeur Général de la DGRHU, résonne comme le dernier coup de théâtre d’une piètre saga d’impunité et de népotisme galopant dans le Haut-Uélé.
La carrière de Monsieur Bakyabotane Missa Jonas brille, non par ses mérites ou contributions légitimes, mais par les scandales financiers qui l’entachent. Anciennement en poste à Boh, il s’était distingué par un détournement éhonté de fonds publics qui avait alors été dénoncé publiquement. Ses exploits dans la spoliation du trésor public sont dignes non d’éloges, mais de sévères condamnations.
Et pourtant, le voilà titulaire d’une nouvelle position, fort de soutiens invisibles qui l’épargnent de toute conséquence pour ses actions passées. Loin de faire face aux rigueurs d’une justice implacable, Bakyabotane Missa Jonas est comme protégé par une aura d’intouchabilité qui témoigne des profonds dysfonctionnements et complices silencieux au sein de notre État provincial.
Cette nouvelle affectation, en territoire de Watsa, ne s’explique que par un réseau d’influences aussi omniprésent que trouble, soulignant une dynamique de favoritisme profondément ancrée. Il est particulièrement scandaleux que les liens de parenté avec des figures influentes – notamment, par alliance avec l’épouse du Chef du ressort de Watsa – suffiseraient à maintenir des individus au-dessus des lois.
Nous assistons à une parfaite illustration de la maxime : « Ceux qui devraient être jugés vivent libres et honorés dans un déni complet de justice. » Ce feuilleton administratif absorbe les rares ressources et dévoie les efforts pour un développement soutenu du Haut-Uélé, aggravant la défiance des citoyens envers un système censé les servir. L’administration étalée en spectacle ne fait qu’attirer la consternation.
Elle chicote les principes de méritocratie et foule aux pieds tout espoir d’une gouvernance transparente et honnête. Face à cette comédie de bas-étage, la balle est dans le camp du Gouverneur et, par extension, du Président de la République. Il est urgent de passer des discours sur l’état de droit et la lutte contre l’impunité à des actions décisives et exemplaires.
Le Haut-Uélé demeure impatient de voir des sanctions réelles s’abattre sur ces protagonistes de l’ombre. Ainsi, il incombe aux autorités compétentes d’opérer une purge au sein des rangs administratifs, d’élaguer les branches corrompues et de redonner du crédit aux institutions, qui doivent enfin incarner les valeurs qu’elles prônent publiquement.
Seule une intervention courageuse et déterminante peut espérer inverser cette dérive actuelle et restituer aux citoyens du Haut-Uélé un avenir lumineux empreint de dignité et de justice. Quand l’impunité s’érige en loi, l’incompétence devient la norme, et la province du Haut-Uélé mais aussi au-delà la nation congolaise en paie le lourd tribut.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR