Joseph Kabila accusé d’avoir recruté des anciens du Mossad pour espionner l’opposition

Selon une émission israélienne, l’ancien président de RD Congo Joseph Kabila aurait sollicité une société de renseignement qui emploie des anciens membres des services secrets, le Mossad.

Le dirigeant congolais aurait fait espionner ses opposants. Une enquête d’une journaliste de l’émission israélienne d’investigations Uvda épingle l’ancien président congolais Joseph Kabila (2001-2019). Elle l’accuse d’avoir fait espionner ses opposants par l’entreprise israélienne de renseignement Black Cube depuis 2015. Selon ce document, diffusé sur Channel 12 le jeudi 6 juin, Joseph Kabila se serait adjoint les services de cette société privée, qui emploie d’anciens agents des services secrets israéliens, le Mossad, pour connaître les faits et gestes de ses ennemis politiques. Cette opération aurait été baptisée « Coltan ».

« Kabila voulait tout savoir sur ce qui se passait lors des réunions de l’opposition. Qui participe et qui s’attaque au président. Il voulait savoir s’il y avait des proches qui le trahissaient. Qui étaient les traîtres. Et il y avait des traîtres »,confieun ancien employé de Black Cube aux journalistes.

Selon Uvda, une dizaine d’agents de Black Cube avaient installé un service de renseignement officieux dans un grand hôtel de Kinshasa.

Des révélations qui ne surprennent pas Yossi Mekelberg, spécialiste d’Israël à la Regent’s University de Londres. « En Israël, on trouve désormais de nombreux mercenaires du 21e siècle. Le secteur technologique prend de l’ampleur et nombre de personnes qui y participent ont une formation militaire. Quand elles quittent l’armée, elles cherchent à gagner de l’argent dans le secteur technologique, dans lequel il y a de réelles opportunités puisque la nature des guerres a radicalement changé : il s’agit désormais de faire de la surveillance, et il y a une demande importante dans ce domaine de la part de régimes dictatoriaux qui souhaitent utiliser ces savoir-faire contre leurs opposants », explique-t-il à France 24.

« Répression sanglante »

En 2016, dix-sept opposants au régime congolais ont été tués par balle lors de manifestations, fait remarquer l’émission d’investigation. « Finalement, ces méthodes ont abouti à une répression sanglante ces trois dernières années. Donc cela participait d’une manière de se maintenir au pouvoir. On sait très bien que la République démocratique du temps de Kabila n’avait de démocratique que le qualificatif » a estimé Olivier Kamitatu, ancien ministre sous Joseph Kabila, passé dans l’opposition, auprès de RFI.

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