Le texte accusateur diffusé dans la presse nationale ce samedi 7 juin 2025 contre Juliette Mbambu Mughole, Directrice Générale de la CADECO, relève davantage d’une campagne de déstabilisation que d’une critique fondée à la veille du 75ème anniversaire de cette grande institution et la seule banque totalement congolaise qui nous reste.
Loin des allégations de “gestion calamiteuse” et de “détournements”, la réalité montre une dirigeante engagée, réformatrice, et victime d’un Conseil d’Administration hostile, animé par des intérêts opaques. C’est la seule DG qui a sorti un communiqué officiel contre le RDF/M23 lors de la réouverture de la CADECO à Goma et dans les territoires sous occupation rwandaise pendant que tous les autres mandataires ont été dans un mutisme total.
Il est temps de démonter point par point les accusations infondées, tout en mettant en lumière le parcours exceptionnel de Juliette Mbambu Mughole, son combat pour la transparence, et les manœuvres politiques qui cherchent à la faire tomber. C’est son combat pour le soutien de la relance économique du Chef de l’État dans l’établissement d’une classe moyenne qui est à la base de cette cabale.
Juliette Mbambu Mughole est d’abord une femme d’État expérimentée et engagée avec un parcours irréprochable au service de la RDC. Elle n’est pas une novice en matière de gestion publique. Ancienne députée nationale (2006-2018), elle a marqué son passage par un engagement sans faille pour la lutte contre la pauvreté et les injustices sociales. Élue et réélue à Butembo, elle garde la confiance du peuple.
Fondatrice de l’Alliance Congolaise de Lutte contre la Pauvreté (ACLP) et de la Fondation Mughole, elle a œuvré pour la réinsertion des victimes de guerre et la promotion des droits des femmes. C’est une dirigeante reconnue pour son intégrité. Nommée à la tête de la Caisse Générale d’Épargne du Congo (CADECO) en 2022, elle a hérité d’une institution minée par des années de mauvaise gouvernance.
Plutôt que de se laisser corrompre, elle a entrepris un vaste nettoyage administratif, ce qui lui a valu l’hostilité de certains administrateurs et cadres compromis. Certains caciques préfèrent se battre pour la réintégration des détourneurs avérés au lieu de soutenir une renaissance de la CADECO. Ces protecteurs tentent en vain de monter une cabale politique sans preuves.
Accuser la DG Juliette Mbambu Mughole de détournements des dépôts des clients est grotesque. L’affirmation selon laquelle Juliette Mbambu Mughole aurait détourné des fonds de la CADECO est infondée et diffamatoire. Aucune preuve tangible n’a été présentée, et aucune enquête judiciaire n’a abouti à des charges contre elle. Pourquoi les réintégrations sont toujours faites par le DGA sur instrusion du CA à son absence du pays ?
En réalité, c’est sous sa direction que des audits internes ont été lancés pour traquer les malversations, ce qui permet de comprendre en temps réel toute la situation quotidienne de la CADECO et empêche certains membres impliqués dans des pratiques douteuses de continuer à piller l’argent des contribuables. Ceux qui ont été réhabilités par elle, l’ont été sur instruction du Ministre Jean-Lucien Bussa.
Preuve que la relation entre la DG et le Ministre est au beau fixe. Les cadres sanctionnés à ce jour l’ont été pour manquements graves, notamment des irrégularités financières et des tentatives de sabotage des réformes. Leur “réhabilitation”, en l’absence de la DG, ressemble davantage à une manœuvre de déstabilisation qu’à une décision légitime. Ces suspensions sont une mesure nécessaire contre la corruption.
L’idée que le ministre Jean-Lucien Bussa aurait été “convaincu” par des preuves accablantes mais n’agirait pas par “accointances” est ridicule à défaut d’être un faux narratif. Si des preuves existaient, une procédure judiciaire aurait déjà été engagée. En réalité, le ministre de tutelle, comme le Chef de l’État qui est accusé à tort de soutenir une personne, sait que Juliette Mbambu Mughole est une cible politique.
Le Président de la République attend des éléments concrets avant de prendre une décision. Il n’a pas souhaité une déstabilisation des entreprises publiques sur base des rivalités politiques. Ceux qui vont dans cette direction en réalité combattent le Chef de l’État pour leurs intérêts personnels. Accuser une DG intègre de diriger la CADECO comme son “Ligablo” est un argument sexiste et diffamatoire.
Cette expression, typique des attaques misogynes en politique, vise à discréditer son leadership. Pourtant, sous sa direction, la CADECO a enregistré une meilleure traçabilité des fonds grâce à la digitalisation, une augmentation des dépôts, preuve de la confiance retrouvée des clients. Les recettes sont factuelles et le nombre croissant de détourneurs mis en déroute expliquent l’animosité des détrateurs.
La DG Mughole mène une lutte ouverte contre les détournements, ce qui explique les résistances internes. Quel est le vrai problème à la CADECO ? C’est un Conseil d’Administration hostile qui préfère soutenir des détourneurs au lieu d’accompagner la renaissance de la CADECO. Il fonctionne comme une “gorge profonde”. Plutôt que de soutenir les réformes, il alimente un climat délétère en diffusant des rumeurs dans la presse.
Cette stratégie rappelle les méthodes des réseaux mafieux qui utilisent la désinformation pour éliminer les gêneurs. Le CA prétend avoir le pouvoir de révoquer un DG sous l’OHADA, mais omet de préciser que cette décision doit être motivée par des preuves solides, ce qui n’est pas le cas ici. Cette manœuvre ressemble à une tentative de putsch administratif, une tentative de coup de force illégitime.
Pourquoi cibler Juliette Mbambu Mughole ? Elle refuse les pots-de-vin et les nominations clientélistes. Elle a mis fin à des contrats opaques bénéficiant à certains administrateurs. Elle représente une nouvelle génération de dirigeants qui menace les vieux réseaux. La CADECO qui fête ce 10 juin 2025 ses 75 ans mérite mieux que des calomnies. Juliette Mbambu Mughole incarne l’espoir d’une gestion transparente en RDC.
Au lieu de la harceler, le CA devrait collaborer pour assainir la CADECO. Les accusations lancées contre elle sont non seulement fausses, mais elles nuisent à l’image du pays et découragent les rares dirigeants intègres. Il est temps que la justice congolaise enquête sur les véritables corrupteurs au sein du CA, plutôt que de laisser une femme compétente être lynchée médiatiquement.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain/ Consultant senior cabinet CICPAR












