Kalehe: les recherches se poursuivent pour la découverte de plus ou moins 150 disparus dans le naufrage d’une pirogue motorisée à Kasunyu (Société Civile) Plus de 150 disparus.
C’est en tout cas un bilan qui met tous les acteurs sociaux d’accord dans le territoire de Kalehe après le naufrage d’une pirogue motorisée sur le lac Kivu dans la soirée de le lundi dernier. Une pirogue motorisée qui quittait Kituku dans la ville de Goma et qui s’est noyée dans le lac Kivu au niveau de Kasunyu, dans le groupement de Buzi dans le territoire de Kalehe au Su-Kivu. Selon des sources concordantes, cette pirogue transportait plusieurs commerçants qui font des navettes entre Mbinga-Nord et Kituku (Goma) via Mukwidja chaque lundi. Jusque dans les après-midi de ce mardi, seulement 4 corps sans vie ont été trouvés et 37 personnes sauvées. Qu’est-ce qui explique ce lourd bilan humain ? Selon des sources à Kalehe (Sud-Kivu) et Kituku (Goma), les prioritaires de ces engins transportent dans la pirogue de cette dimension, plus ou moins 300 personnes en plus des biens et nourritures. Le député national et élu de Kalehe, Vital Muhini parle pour l’instant de 102 disparus sans exclure évidemment un bilan plus lourd que celui-là. Des villages entiers pleurent qui 36, 19, 27, 18, 7, 12 personnes etc. Le gérant du boat déclare avoir embarqué 143 personnes, selon le député. Des pistes de bilan confirmées par la Société Civile de Kalehe. Delphin Birimbi, président de la Société Civile de Mbiga-Nord, concernées par des familles endeuillées, explique que plusieurs villages ne savent pas retrouver des membres de leur communauté qui devaient arriver pendant la soirée du naufrage. «Le bilan est en train de s’alourdir comme dans les villages du groupement de Mbinga-Nord, comme à Nyabibwe, on pleure déjà 19 personnes, plus de 36 personnes à Mukwidja, plus de 27 personnes à Karango, plus de 12 personnes à Kinyezire, à Ruhunde, il y a plus de 18 personnes et à Kanenge, il y a plus de 7 personnes. Ce sont là les exemples dans les familles qui ne savent pas trouver les leurs», explique Delphin Birimbi. Ces disparitions, selon Delphin Birimbi, confirment bien que le bilan est très lourd et va toucher des dizaines des familles de Kalehe. Désolation et pleurs dans plusieurs familles A Kalehe, c’est la douleur et les tourments dans plusieurs familles. Des familles qui ne s’étaient toujours pas remises du récent éboulement dans puit d’exploitation de la cassitérite à Nyabibwe. A Mbinga-Nord par exemple, aucun travail n’a marché ce mardi. Toutes les portes des maisons de commerce et familles étaient fermées. Plusieurs familles étaient sur la rue à la recherche de leurs proches. A Mbinga-Nord particulièrement c’est, « inquiétude, peur, désolation, douleur et consternation» résume un acteur social sur place. La responsabilité des services de l’Etat Alors que des nombreuses familles continuent à pleurer les leur, des questions importantes taraudent les esprits de plusieurs acteurs sociaux sur place. C’est entre autre la question de l’embarquement des passagers et autres marchandises sur ces engins. Delphin Birimbi et plusieurs autres acteurs sociaux se demandent comment une pirogue qui transportait déjà plusieurs marchandises pouvait être autorisée à jeter l’ancre en ayant également à son bord plus de 200 passagers. Ici, on pointe la responsabilité des services de l’état qui ne sont pas capables d’imposer le respect de la règlementation sur les voies lacustres dans la province. Ici, tout le monde est d’accord que le désordre dans ce secteur ne permet pas d’avoir le nombre réel des inscrits sur le manifeste de voyage. D’ailleurs à Goma, aucune trace du manifeste réel d’embarquement, se plaignent les forces vives. « Tous nos contacts à Goma n’ont pas abouti. Ils ne veulent pas nous fournir le nombre total inscrit sur le manifeste et nous ne faisons que le constater à travers les familles qui cherchent des membres de leurs familles», se désole Delphin Birimbi. Les acteurs de la Société Civile locale demandent que l’Etat sévisse contre ces acteurs étatiques qui laissent le désordre s’enraciner sur les ports et beachs du Lac Kivu. «Les responsables impliqués doivent être punis par l’Etat. Nous demandons que les Gouvernements national et provincial pour instruire la force navale et des agents de l’état pour réglementer la question de trafic sur le lac. On ne peut pas comprendre qu’une pirogue puisse charger plus de 150 personnes et cela se fait au vu et au su de tout le monde au beach. C’est anormal » plaide Delphin Birimbi. Pour l’instant, les élus et autre notables ressortissants de ce territoire appellent à une action urgente de la part de l’Etat Congolais. Au –delà des mesures urgentes qui doivent être prises pour sécuriser les citoyens qui passent par le lac, l’urgence en ce moment c’est le réconfort et la mobilisation humanitaire en faveur des familles victimes de cette catastrophe.













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