Le briefing de ce samedi 24 janvier 2025 a marqué un moment charnière dans l’histoire tumultueuse de la RDC. La mort tragique du lieutenant général Peter Cirimwami, abattu par un sniper rwandais avec deux de ses gardes, a suscité des réactions vives et des déclarations percutantes de la part de Patrick Muyaya, Magloire Paluku et le général Ekenge.
Loin d’être une simple fatalité, cette perte est perçue comme un catalyseur pour raviver la flamme patriotique au sein du peuple congolais. Cirimwami, reconnu pour avoir échappé à la mort à 24 reprises, était un symbole de résistance contre l’influence rwandaise. Son assassinat, dans un contexte où les tensions s’intensifient autour de Goma, soulève des questions sur la véritable nature du conflit en cours.
Les FARDC, selon le général Ekenge, sont prêts à mourir pour la patrie, une déclaration qui résonne comme un appel à l’unité nationale face à un ennemi jugé déterminé à s’emparer du territoire congolais
Les accusations portées contre le Rwanda sont graves. La coupure d’eau et d’électricité en bombardant des camps de réfugiés est qualifiée de crime de guerre, une réalité documentée qui ne peut être ignorée.
Magloire Paluku évoque des méthodes terroristes utilisées par le Rwanda, rappelant les événements de 1998, où la stratégie de déstabilisation était déjà mise en œuvre à Kinshasa. Ces parallèles historiques renforcent la colère et le ressentiment, nourrissant un discours qui appelle à la mobilisation générale. Cette situation présente également un paradoxe : alors que la rhétorique s’enflamme, la réalité du terrain reste complexe.
Le M23, souvent désigné comme un groupe rebelle, est perçu par certains comme une marionnette rwandaise. “Le M23 n’existe pas”, déclare-t-on, pointant du doigt une manipulation orchestrée pour masquer les véritables intentions rwandaises. La désinformation est un poison qui, selon les autorités congolaises, doit être systématiquement déconstruite.
La stratégie de communication du gouvernement est claire : il s’agit de galvaniser le soutien populaire tout en exposant les manipulations rwandaises. Patrick Muyaya appelle les journalistes à ne pas relayer ces mensonges, soulignant l’importance de la vérité dans un climat d’incertitude et de méfiance. La propagande, tant rwandaise que congolaise, se livre une bataille acharnée.
Chaque camp cherchant à imposer sa narration. Le vice-gouverneur du Nord-Kivu a assuré la continuité de l’état après la mort de Peter Cirimwami, et la manipulation sur la prétendue nomination du général John Tshibangu, qualifiée de fakenews, illustre les tensions internes qui menacent l’unité face à l’ennemi.
Les déclarations de Magloire Paluku sur les futures batailles à Goma soulignent l’importance stratégique de cette région tout en mettant en lumière les enjeux géopolitiques qui dépassent le cadre national. Alors que la RDC se prépare à une confrontation qui pourrait s’avérer décisive, la question reste de savoir si cette mobilisation sera suffisante pour contrer l’avancée rwandaise.
La guerre, selon le général Ekenge, “n’a pas encore commencé”, et les FARDC se préparent à défendre chaque mètre carré du territoire national. La rhétorique de la victoire est omniprésente, mais sera-t-elle suivie d’actions concrètes sur le terrain. Dans ce contexte, la mort de Peter Cirimwami ne doit pas seulement être vue comme une tragédie personnelle.
Mais aussi comme un appel à la résistance pour un peuple qui a déjà payé un lourd tribut. Les enjeux sont clairs : il ne s’agit pas seulement de défendre un territoire, mais de préserver une identité nationale face à des menaces extérieures. La bataille de Goma, annoncée comme la plus grande de l’histoire du pays, représente un tournant potentiel.
Les Congolais, unis derrière leur armée, doivent désormais se préparer à faire face à l’adversité avec détermination, tout en restant vigilants face aux manipulations qui pourraient encore influencer le cours de cette guerre. La vérité, comme l’a souligné Patrick Muyaya, doit être la lumière qui guide cette lutte pour la souveraineté et l’intégrité nationale.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













