Dans un monde où l’argent, la fortune et le hasard semblent régir les destinées, la politique apparaît comme un champ de bataille pour l’émancipation ou de l’insoumission à l’inconnu. Pourtant, cette émancipation ne se limite pas simplement à la lutte contre les inégalités financières ou à la quête de pouvoir.
Elle implique une profonde réflexion sur notre rapport à ce que nous ne contrôlons pas et sur la manière dont nous pouvons, collectivement, reprendre les rênes de notre destin. L’argent, en tant que moteur de nombreuses décisions politiques, a le potentiel d’influencer les choix des dirigeants et de corrompre les idéaux. Les campagnes électorales sont souvent dominées par des financements considérables.
Elles laissent peu de place à ceux qui ne disposent pas de ressources illimitées. Ainsi, la vraie politique devrait viser à s’émanciper de cette dépendance à la fortune, à se concentrer sur des valeurs et des idées plutôt que sur des intérêts financiers. Les événements imprévus, qu’ils soient économiques, environnementaux ou sociaux, peuvent bouleverser des stratégies et des prévisions.
Le hasard, quant à lui, joue un rôle omniprésent dans la politique. Cependant, une approche politique éclairée devrait chercher à anticiper et à se préparer aux aléas, plutôt que de les subir passivement. Cela nécessite une éducation politique qui donne aux citoyens les outils pour comprendre et influencer leur environnement, plutôt que de se laisser porter par le courant des événements.
L’émancipation politique implique également une remise en question des institutions et des normes en place. Les systèmes de gouvernance doivent être conçus pour renforcer la participation citoyenne, pour réduire les inégalités et pour garantir que chacun ait une voix. Cela signifie aller au-delà des simples élections et encourager une démocratie active.
Un terrain où les décisions sont prises de manière transparente et sont réellement représentatives des aspirations du peuple. Enfin, cette émancipation doit être ancrée dans une vision collective de l’avenir. La politique ne peut pas se satisfaire de gérer les crises ou de répondre aux urgences. Elle doit se projeter vers un avenir souhaitable, basé sur des valeurs communes, où la solidarité, l’équité et la justice prévalent sur les intérêts individuels et les jeux de pouvoir.
La politique doit être un acte d’émancipation des forces qui nous dépassent – l’argent, le hasard, l’incertitude – et un moyen de construire un avenir que nous maîtrisons ensemble. Cela exige une volonté collective de s’engager, de réfléchir et d’agir, pour transformer les défis en opportunités et forger un monde où chacun a la capacité de contribuer à son propre destin.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













