Il est fascinant de voir comment le Professeur André Mbata Mangu, qui autrefois se drapait dans la toge de l’éthique scientifique, s’est transformé en un monument de contradictions. L’adage “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme” semble avoir été écrit pour lui, tant son parcours académique est empreint d’hypocrisie et de cynisme.
Autrefois farouche critique de Joseph Kabila, il brandissait la science comme une épée pour dénoncer les abus de pouvoir, mais aujourd’hui, il semble que sa voix se soit éteinte dans les méandres du confort académique. Son épitaphe, comparant la révision de la Constitution à un inceste symbolique, nous rappelle un temps où il prétendait défendre l’intégrité démocratique.

Mais que reste-t-il de ces nobles idéaux lorsqu’on voit les juristes qu’il a formés, devenus des architectes de la désillusion politique en RDC ? Il a élaboré des théories sur les limitations des pouvoirs de révision constitutionnelle, énumérant avec une minutie désespérante les différentes catégories de restrictions, tout en ignorant la réalité d’un pays où le pouvoir est souvent synonyme d’impunité.
Ses analyses, aussi bien documentées soient-elles, semblent avoir été écrites dans le vide, déconnectées des luttes réelles que vivent les Congolais. Aujourd’hui, avec des figures politiques comme Félix Tshisekedi et Constant Mutamba, qui dépeignent une justice malade et corrompue, on se demande si le Professeur Mbata Mangu voit le reflet de son propre héritage.

Ses disciples, formés à sa science, ont-ils vraiment compris la profondeur de son message, ou ont-ils simplement appris à manipuler les mots et les lois pour servir des intérêts personnels ? Il est facile de critiquer les manquements d’autrui lorsque l’on se trouve en dehors du système, mais le vrai défi réside dans la capacité à agir avec intégrité au sein de celui-ci.
André Mbata Mangu, en tant que professeur des universités et spécialiste en droit constitutionnel, avait l’opportunité de façonner des esprits critiques et conscients. Pourtant, il semble aujourd’hui qu’il ait choisi de se complaire dans le confort de la théorie, oubliant que l’éthique ne doit pas être une simple notion académique, mais une boussole morale dans le monde réel.

Le Professeur André Mbata Mangu est devenu le parfait exemple de l’adage selon lequel la science, sans conscience, n’est rien d’autre qu’une façade. Son héritage, façonné par des mots et des idées brillantes, est désormais entaché par le cynisme et l’inertie. La question à se poser est : quel type de société avons-nous construit sur les fondations ambivalentes qu’il a posées ?
Une société où la science se transforme en instrument de manipulation, au lieu d’être une lumière guidant vers la justice et l’intégrité. Ceux qui prétendent que réviser la Constitution c’est aussi la respecter ressemblent à ceux qui pensent que violer sa propre mère, c’est aussi lui prouver son amour maternel. Cet épigraphe n’est pas de nous mais du Professeur André Mbata Mangu, le nouveau changeur de Constitution en herbe.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













