L’analyse du budget alloué à Alexis Gisaro au ministère des Infrastructures et Travaux Publics (ITP) en RD Congo révèle une situation préoccupante. Malgré un budget total dépassant le milliard de dollars sur le papier, les allocations semblent largement insuffisantes pour répondre aux besoins urgents du pays en matière d’infrastructures.
Il nous paraît impératif de faire une évaluation critique de ce budget, en soulignant les incohérences et les problèmes structurels qui en découlent. Le budget total du ministère s’élève à 1 016 291 887,61 USD, dont une part significative provient de ressources externes. Toutefois, ce montant est trompeur, car il inclut des projets déjà clôturés ou mal budgétisés.
Par exemple, le projet des voiries de Goma, bien que terminé, a été inclus dans le budget, faussant ainsi la réalité financière. De même, la comptabilisation intégrale de projets s’étalant sur plusieurs années, comme le projet d’aménagement de la route RN2, conduit à une surestimation des fonds disponibles. En réalité, le budget effectif disponible se rapprocherait plutôt de 300 millions USD.
Le budget alloué aux routes est particulièrement alarmant. Avec seulement 63 955 424,79 USD dédiés aux infrastructures routières, il est évident que la RDC est loin de répondre aux objectifs de réhabilitation des 18 500 km de routes en terre établis dans le plan quinquennal. Les 57 795 756,05 USD alloués pour l’entretien des routes en terre sont dérisoires, représentant à peine 12,8 % des besoins estimés.
De plus, les projets essentiels pour l’acquisition d’engins routiers, cruciaux pour la modernisation des infrastructures, sont menacés par un manque de financement. La situation est d’autant plus critique à Kinshasa, où les 19 203 880,60 USD alloués sont totalement insuffisants pour faire face aux besoins d’une métropole en pleine expansion.
Les infrastructures de drainage, essentielles pour éviter les inondations, sont quasiment absentes du budget, laissant les citoyens à la merci des intempéries. Il est également troublant de constater que le budget ne prévoit pas de ressources spécifiques pour les routes nationales et provinciales, essentielles au développement économique et social du pays.
Les projets de réunification routière, qui devraient être prioritaires, semblent relégués au second plan. Pour remédier à cette situation, plusieurs mesures doivent être envisagées :
- Revue des Priorités Budgétaires : Il est impératif de réévaluer les priorités budgétaires en faveur des infrastructures. Un budget de 600 millions USD pour les routes doit être instauré pour répondre aux besoins réels.
- Transparence et Implication des Acteurs Locaux : Les décisions budgétaires doivent impliquer les acteurs locaux, notamment les provinces et les Entités Territoriales Décentralisées (ETD), pour garantir une allocation efficace des ressources.
- Création d’une Ligne Budgétaire pour le Drainage : Un budget spécifique doit être alloué aux infrastructures de drainage à Kinshasa pour prévenir les érosions et inondations, améliorant ainsi la qualité de vie des citoyens.
- Renforcement des Ressources Propres : Une meilleure mobilisation des ressources propres est nécessaire, en augmentant la part allouée aux routes et voiries.
L’analyse du budget alloué au ministère des Infrastructures et Travaux Publics en RDC met en lumière des lacunes préoccupantes qui compromettent le développement du pays. Une révision urgente des allocations budgétaires, une transparence accrue et une implication des acteurs locaux sont essentielles pour faire face aux défis infrastructurels.
Sans ces changements, la RDC continuera de souffrir d’un réseau routier et d’infrastructures inadaptés aux besoins croissants de sa population. Le cynisme de ceux qui ignorent volontairement les faits détruit l’efficacité de l’action du Chef de l’État Félix Tshisekedi. C’est une façon déplaisante pour certains qui en veulent au Ministre Alexis Gisaro de dire leur subjectivité.
Solange Kwale
Cellcom ITP















