Dans le monde des affaires, la réputation des entrepreneurs et des dirigeants est souvent teintée d’une dualité fascinante : d’un côté, le visionnaire qui bouleverse les normes et crée de la valeur; de l’autre, le prédateur opportuniste qui exploite les failles du système. La nature humaine est incompatible avec le business.
L’assertion selon laquelle “laissez trois businessmen faire du business sans les surveiller et vous aurez trois brigands” soulève des questions cruciales sur la moralité, la régulation et la nature humaine dans le monde entrepreneurial. Les affaires, par leur essence, sont un jeu d’intérêts. Les businessmen, dans leur quête de profit, peuvent être tentés de franchir des limites éthiques.
Le succès est souvent mesuré par la capacité à maximiser les profits, parfois au détriment de l’intégrité. Ce phénomène n’est pas nouveau : l’histoire regorge d’exemples de scandales financiers, de fraudes et de manipulations de marché qui émergent lorsque la surveillance fait défaut. La surveillance dans le monde des affaires se présente sous différentes formes.
Il y a les régulations gouvernementales, les audits internes, les codes de conduite. Ces mécanismes visent à instaurer un cadre éthique et à prévenir les abus. Cependant, la question se pose : cette surveillance est-elle réellement efficace ? Dans de nombreux cas, elle est considérée comme une entrave à la créativité et à l’innovation.
Les entrepreneurs peuvent se sentir étouffés par des réglementations jugées excessives, et certains plaident pour une plus grande liberté d’action. Laisser les businessmen agir sans surveillance peut sembler séduisant, offrant un espace de liberté pour innover et entreprendre. Mais cette confiance aveugle peut rapidement se transformer en désillusion.
Les exemples de grandes entreprises ayant abusé de leur pouvoir pour manipuler des marchés ou exploiter des employés sont légion. Cette dynamique pose un dilemme éthique : comment concilier liberté d’entreprendre et responsabilité ? La solution ne réside pas uniquement dans la surveillance accrue, mais plutôt dans la promotion d’une nouvelle éthique entrepreneuriale.
Les entrepreneurs doivent être encouragés à adopter des pratiques commerciales responsables, non pas par peur de la répression, mais par conviction. Cela implique une redéfinition des valeurs au sein des entreprises, où l’intégrité et l’impact social prennent autant d’importance que le profit. L’idée que “laisser trois businessmen faire du business sans surveillance vous donnera trois brigands” n’est pas qu’une simple provocation.
Elle met en lumière une réalité complexe du monde des affaires, où l’absence de contrôle peut mener à des abus. Cependant, plutôt que de se contenter d’un système de surveillance rigide, il est essentiel de cultiver une culture d’éthique et de responsabilité au sein des entreprises. Le véritable progrès économique réside non seulement dans la quête de profit.
Mais aussi dans la création d’une valeur durable pour la société. Cette réflexion sur le comportement humain et les pratiques commerciales devrait inciter à repenser les fondements de notre système économique, et à encourager une approche plus équilibrée entre liberté d’entreprendre et responsabilité sociale.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













