Dans un monde où les dirigeants devraient être les premiers à faire preuve d’humilité et de respect envers ceux qu’ils servent, l’attitude cynique de Willy Manzi, un personnage insignifiant de nationalité Rwandaise vivant à Gatineau au Canada et nommé par Corneille Nangaa pour diriger la province du Nord-Kivu, soulève une indignation justifiée.
Comment peut-on tolérer qu’un gouverneur, censé être un pont entre les peuples, se permette de parler avec une telle morgue et condescendance envers ceux qu’il est supposé représenter? L’arrogance de Willy Manzi ne se limite pas à ses paroles, mais s’étend à son choix de langue. En refusant de s’exprimer en lingala ou en swahili, les deux principales langues véhiculaires du Congo.
Ce petit Rwandais avéré, le service d’immigration canadienne le prouve, ne fait pas qu’afficher un mépris flagrant pour la culture congolaise. Il insulte l’identité même du peuple qu’il prétend diriger. C’est un geste qui, plus que tout, démontre une ignorance et un mépris inacceptables pour la diversité et la richesse linguistique du Congo. Il faut arrêter de sanctuariser le Rwanda.
Le fait que Willy Manzi réside à Gatineau, au Canada, ajoute une couche supplémentaire à cette insulte. Comment un homme, vivant à des milliers de kilomètres de la réalité quotidienne de ceux qu’il gouverne, peut-il prétendre comprendre, encore moins représenter, leurs besoins et aspirations? Sa déconnexion géographique n’est que le reflet de sa déconnexion émotionnelle et culturelle.
La nomination de Willy Manzi par Corneille Nangaa, un acte déjà controversé en soi, ne fait qu’aggraver la situation. Elle soulève des questions fondamentales sur la légitimité et l’intégrité des processus décisionnels qui affectent directement la vie des Congolais. Qu’est-ce qui a conduit à cette nomination? Quels intérêts sont véritablement servis ici? Ce ne sont certainement pas ceux du peuple du Nord-Kivu.
Ce comportement condescendant et arrogant ne pourrait persister dans un contexte où le peuple congolais est véritablement reconnu et respecté. Il est temps que le Nord-Kivu et le Congo dans son ensemble se lèvent contre de telles attitudes méprisantes. Les Congolais méritent des dirigeants qui parlent leur langue, au sens propre comme au figuré. La langue est, par définition, le parfait véhicule de la culture.
Ce n’est pas un gadget. D’ailleurs ce qu’on appelle Kinyarwanda en réalité est le Ki-hutu. Les Tutsis par mépris pour les Hutus ont transformé cela en Kinyarwanda pour ne pas se mettre sous la domination linguistique de la population majoritaire du Rwanda. Il faut à la RDC des leaders qui comprennent l’origine et les objectifs de ces luttes, qui partagent ces rêves, et qui, avant tout, respectent toutes les populations.
L’attitude de Willy Manzi, ce roitelet appelé à remplacer la vieille garde Rwandaise infiltrée dans nos institutions, est un rappel brutal que la lutte pour la dignité et le respect est loin d’être terminée. Les Congolais ne doivent pas se laisser réduire au silence par l’arrogance de dirigeants importés. Au contraire, ils doivent continuer à revendiquer leur droit à être gouvernés par ceux qui les comprennent et les respectent véritablement.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR