La participation du Zaïre à la Coupe du Monde de football en Allemagne de l’Ouest en 1974 a été l’apogée du football zaïrois après la domination de ses clubs sur le continent. Cela s’est enchaîné de manière très logique.
Le TP Englebert Mazembe, le club phare du pays, a remporté à deux reprises le championnat des clubs africains, la seule compétition existante à l’époque pour les clubs africains. Il a été sacré champion en 1967 et 1968. Le Vita-Club de Kinshasa a été sacré en 1973. Les Léopards ont également remporté le titre en 1968 en Éthiopie et en 1974 en Égypte, seulement deux mois et demi avant le début de la Coupe du Monde 1974.
C’est donc avec leur couronne africaine que les Léopards se sont rendus à la Coupe du Monde 74, accompagnés d’un buteur-canonnier : Ndaye Mulamba Pierre, qui a marqué 9 buts lors de cette édition en Égypte, un record qui tient encore aujourd’hui. Dans l’euphorie de ce triomphe, comme un arbre qui cache la forêt, les Zaïrois ont oublié de se concentrer sur une meilleure préparation, car déjà en Égypte, il y avait des signes avant-coureurs de fébrilité au niveau défensif.
C’était un immense chantier auquel personne ne se souciait vraiment. L’histoire retient toujours les noms des vainqueurs, n’est-ce pas ? Le Zaïre était champion d’Afrique des nations, et peu importait le reste et la manière dont cela avait été accompli. C’était une erreur fatale à quelques mois du Mondial. Moseka oyee !
Comment une sélection sacrée championne d’Afrique pouvait-elle présenter un déséquilibre entre une attaque pouvant compter sur un joueur en état de grâce, Ndaye Pierre, buteur prolifique, et une défense comprenant le “Ballon d’or africain 1973”, Bwanga Tshimen le stoppeur, Lobilo Boba “docta” et “Ballon d’argent FF 1974”, ainsi que Kazadi Muamba le gardien, “Ballon de bronze FF 1974” ?
Les Léopards, bien que victorieux en Égypte lors de cette 9ème édition, ont encaissé un total de 8 BUTS, ce qui était beaucoup trop pour une sélection qui allait jouer une Coupe du Monde. C’était déjà une sorte d’alerte, mais elle est passée inaperçue. Sachant que la meilleure attaque est la défense, il aurait déjà fallu s’inquiéter de ces 8 buts encaissés par les champions d’Afrique, un triste record dans l’histoire !
Ils ont encaissé 1 but contre la Guinée-Conakry, 2 buts contre le Congo-Brazzaville, 1 but contre l’Île-Maurice (1er tour), et 2 buts contre l’Égypte en demi-finale. Ils ont également encaissé 2 buts contre la Zambie en finale, jouée en deux matchs (2-2 et 2-0). C’était une défense passoire, en quelque sorte.
C’était lors de la Coupe du Monde en Allemagne que les défaillances défensives zairoises ont été mises en lumière, affrontant des sélections habituées aux grandes joutes et compétitions internationales. Ils ont perdu 0-2 contre l’Écosse, 0-9 contre l’ex-Yougoslavie et 0-3 contre le Brésil. Au total 14 buts encaissés sans en marquer un seul.
Bien que les problèmes liés aux primes des joueurs détournées soient souvent cités comme une cause justificative jusqu’à ce jour de la débâcle zaïroise, la défense zairoise avait déjà atteint ses limites après le sacre en Égypte, et cela a contribué à ce fiasco. Personne ne l’avait jamais remarqué. Ni les joueurs, ni le staff technique, ni même les journalistes sportifs zaïrois de l’époque.
Les Congolais devront apprendre de leurs échecs pour mieux progresser sportivement, mais il me semble qu’après cet échec, les Congolais n’ont toujours rien compris, appris et retenu. Le sacre de 1974 en Égypte fut une distraction qui désorienta les Zaïrois de l’essentiel ,un sacre piège. Si les Léopards n’avaient pas remporté cette édition 74, peut-être l’issue de leur participation au Mondial 1974 aurait été différente et moins catastrophique.
Dary Abega / Lobjectif.net













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