Une année, jour pour jour, si des avancées sont indéniables sur plusieurs de ces fronts, le gouvernement peine encore à concrétiser de nombreuses mesures. En cause, notamment, l’absence d’une ordonnance fixant clairement les prérogatives des différents ministères, qui conduit à des conflits de compétences. Sur le plan sécuritaire, la décision de proclamer l’état de siège dans les provinces de l’Est durement frappées par les violences, en lieu et place de l’état d’urgence initialement envisagé, n’a pas encore donné les résultats escomptés. Si l’établissement d’une administration militaire dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri est désormais une réalité, le dossier de Minembwe est, lui, encore en souffrance.
Outre les craintes exprimées par plusieurs ONG et certains observateurs de voir le remède s’avérer pire que le mal, certains éléments de l’armée congolaise étant régulièrement accusée d’exactions ou de collusion avec certains groupes armés, la situation sécuritaire demeure très préoccupante. L’état de siège a malgré tout été prorogé une cinquième fois par l’Assemblée nationale le 3 août, et ce alors que certains élus réclamaient une évaluation préalable de l’efficacité du dispositif.
Djo Kabika: un an après son arrivée à la tête du Gouvernement de la République, le bilan du Premier Ministre Sama Lukonde est mitigé. Parfois, l’impression est que ce terme est utilisé abusivement dans la mesure où il revient très souvent pour expliquer les actions du Gouvernement, quel que soit le pays. Dans le cadre de ce deuxième gouvernement de la Présidence Félix Tshisekedi, cette qualification tient du fait qu’il est très difficile actuellement de faire un bilan global. En effet, pour faire un macro-bilan des œuvres du Premier Ministre Sama Lukonde, il est nécessaire d’avoir à la tête les grandes lignes de son programme d’actions, en connaître les piliers centraux. Dans une moindre mesure, ce sont des micro-bilans en ciblant séparément les différents secteurs de la vie sociale. Cependant, il y a effectivement des actes qui peuvent être considérés comme des échecs, tout comme il y en a qui peuvent également être qualifiés de louables. Mais, parce que ceux-ci restent très isolés, il est difficile de les répertorier et faute d’une vulgarisation conséquente du programme gouvernemental, qui aurait permis son ancrage dans le chef de la population, il est compliqué en ce moment précis de ranger les faits de ce gouvernement dans tel ou tel axe de son projet. Les agissements disparates du Gouvernement ne permettent pas de faire une quantification afin de déterminer où seraient les avancées et/ou mêmes les échecs. Ainsi, à un an des élections générales, ce Gouvernement a tout intérêt d’accélérer la mise en œuvre de son programme afin d’améliorer sa côte vis-à-vis de la population pour pouvoir permettre au Président Tshisekedi, candidat naturel de la majorité, de tenir un discours convainquant pour sa réélection.
Justin Mukaya: en tous cas, avec un peu de recul et étant réaliste, je trouve que cette année de Sama a été un échec. Déjà, c’est un Gouvernement nommé des Warriors, donc chaque Warrior était censé changer quelque chose dans son domaine, mais ce qu’il faut savoir aussi est le premier plus grand avancement qu’un congolais peut avoir aujourd’hui, c’est l’économie, or le ministre Warrior de l’économie a été déchu. Donc lui qui a été destiné à amener l’économie dans la bonne direction a échoué. C’est tout simplement à l’image de tout le gouvernement qui est un échec à ce jour, les vivres de première nécessité en hausse, carburant en hausse, RAM, pétrole en hausse, plusieurs grèves des enseignants, … Au lieu que les choses s’améliorent du jour au jour, par contre, elles s’empirent du jour au jour. Ou sinon, je ne sais si avec le temps, ils peuvent remonter la pente vue qu’il leur reste encore une année, mais jusqu’à ce moment, ils n’ont rien fait.
Benjamin Lofose: son bilan est moyen vu les réalités du pays, ce n’est pas toujours facile de bien travailler. Même si l’on parvenait à faire quelque chose, ça n’aura pas d’impact. Notre pays a encore beaucoup de défis à relever. J’estime qu’il a fait ce qu’il pouvait, espérant que cette deuxième année, il pourra encore ajouter pour construire l’édifice.
Arthur Tshimanga: voyons ! Ce vaste pays la RDC, on ne peut pas y faire quelque chose de grand en un an. Jusque-là, il a fait ce qu’il peut à son niveau.
Rachel Nkeli: oui, il a bien gouverné, lui aussi comme Félix Tshisekedi, il a le souci de faire mieux mais il est mal entouré, ainsi ça sera difficile d’accomplir ce que l’on veut. Permettons-lui de faire plus que ce qu’il a fait l’année dernière.
Norvice Mende: le bilan est négatif puisqu’il n’est pas le seul à prendre des décisions. Dans la hiérarchie de notre pays, il y’a plusieurs niveaux de décision. Donc nous ne pouvons pas s’acharner sur lui seul, puisqu’en réalité il ne gouverne pas seul.
Propos recueillis par Clarisse Tshibola
0 Comments