Lors d’une rencontre marquante le 17 décembre 2024 au palais du peuple à Kinshasa, le Représentant spécial de l’Union Européenne dans la région des Grands Lacs, Johau Borgstam, a eu un entretien avec l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo, Vital Kamerhe.
Au cœur de leurs discussions, l’échec retentissant du processus de paix de Luanda, aggravé par le boycott du Président rwandais, Paul Kagame, lors de la réunion tripartite prévue le 15 décembre 2024 en Angola. Johau Borgstam a fermement condamné l’attitude de Paul Kagame, soulignant que son absence à ce rendez-vous crucial a non seulement entravé les efforts de paix, mais a également sapé les espoirs d’une résolution durable des tensions qui opposent la RDC et le Rwanda.
La déclaration de l’UE reflète une préoccupation croissante concernant la situation précaire en Est de la RDC, où la population souffre des conséquences d’un conflit prolongé. Dans ses propos, Borgstam a insisté sur le droit fondamental de la population congolaise à vivre en paix, appelant à un retrait des troupes rwandaises présentes sur le sol congolais et à un arrêt du soutien rwandais au mouvement rebelle M23.
Cette position, bien que nécessaire, soulève des questions sur l’efficacité de l’Union Européenne dans cette crise, et sur son engagement réel envers la résolution des conflits en Afrique. De son côté, le “Pacificateur” Vital Kamerhe a alerté sur la gravité de la situation humanitaire en RDC, dénonçant l’indifférence apparente de l’Union Européenne face à un drame qui a déjà coûté la vie à plus de 10 millions de personnes.
Son appel à une mobilisation internationale pour faire face à cette tragédie n’est pas seulement une critique, mais aussi un cri d’alarme pour une communauté internationale qui semble souvent déconnectée des réalités sur le terrain. Mwalimu Kamerhe a également souligné l’importance de soutenir les efforts des dirigeants régionaux, notamment le Président angolais João Lourenço et le Chef de l’État congolais Félix-Antoine Tshisekedi, dans leur quête de paix.
Cependant, cette demande de soutien met en lumière un autre problème : la nécessité d’une action concertée et d’une volonté politique forte pour restaurer la paix dans une région en proie à des conflits incessants. La rencontre entre Johau Borgstam et Vital Kamerhe soulève de nombreuses questions : l’Union Européenne est-elle réellement prête à jouer un rôle proactif dans la résolution de cette crise ?
Les dirigeants africains peuvent-ils surmonter leurs divergences pour construire une paix durable ? Et surtout, comment mobiliser la communauté internationale pour qu’elle prenne conscience de la catastrophe humanitaire qui se déroule sous ses yeux ? Les déclarations de Johau Borgstam et Vital Kamerhe mettent en lumière un moment critique dans le processus de paix en RDC.
Si la communauté internationale, et en particulier l’Union Européenne, veut apporter une véritable contribution à la paix et à la sécurité dans la région, il est impératif de passer des paroles aux actes. La situation des millions de Congolais vulnérables dépend de la capacité de leurs dirigeants, soutenus par la communauté internationale, à surmonter les obstacles et à travailler ensemble pour construire un avenir pacifique.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













