Dans un contexte socio-économique où les défis sont légion, le Général-Major Jean-Pierre Kasongo Kabwik, commandant du Service national, a récemment affirmé que « jusque-là, je n’ai formé que 5 000 jeunes à Kanyama Kasese ». Cette déclaration, bien qu’elle souligne un effort louable, met également en lumière l’ampleur des besoins insatisfaits et la nécessité urgente d’expansion.
À l’issue des échanges avec la Première ministre Judith Suminwa, il a été révélé que le gouvernement souhaite intensifier les activités du Service national. Mais cette volonté politique se traduira-t-elle par des actions concrètes et efficaces ? Formant 5 000 jeunes dans un pays dont la population jeune est estimée à plusieurs millions, le bilan de l’initiative du Service national soulève des questions.
Cette formation a-t-elle réellement permis d’améliorer l’employabilité et la productivité des participants ? Les retours d’expérience des jeunes formés sont-ils suivis et analysés ? À première vue, l’affirmation du Général-major semble à la fois un point de départ et un constat d’échec. Alors que les besoins en formation professionnelle et en encadrement de la jeunesse sont qualifiés d’ »énormes ».
Il est légitime de s’interroger sur les moyens et les ressources alloués pour y répondre. La proposition de créer d’autres centres d’encadrement est sans conteste une étape dans la bonne direction. Cependant, il est impératif de se demander si cette expansion sera accompagnée d’une stratégie claire et d’un financement adéquat.
L’optimisme affiché par la Première ministre Judith Suminwa et le Général-Major Kasongo Kabwik doit être couplé à un plan d’action tangible, intégrant des indicateurs de réussite et des mécanismes de suivi. La simple création de nouveaux centres ne suffit pas si les contenus de formation, la qualité des formateurs et l’adéquation avec les besoins du marché ne sont pas également pris en compte.
La responsabilité ne repose pas uniquement sur les épaules du Service national. Le gouvernement doit également jouer son rôle en termes de pilotage, de coordination et de financement des initiatives visant à intégrer les jeunes dans le tissu économique. Il est essentiel de développer des partenariats avec le secteur privé et les organisations non gouvernementales pour garantir que les formations soient pertinentes et adaptées aux réalités du marché du travail.
Pour que le Service national devienne un véritable vecteur de changement, il est crucial d’adopter une vision à long terme. Cela implique non seulement de former des jeunes, mais aussi de les accompagner dans leur insertion professionnelle, en leur offrant des stages, des opportunités d’emploi et des ressources pour entreprendre.
Les témoignages des jeunes formés doivent être intégrés dans une démarche d’amélioration continue du programme. Le Service national en RDC, sous la direction du Général-Major Jean-Pierre Kasongo Kabwik, présente une opportunité de transformation pour la jeunesse congolaise. Toutefois, cette opportunité ne doit pas être entachée par des promesses non tenues ou des actions superficielles.
Pour que l’initiative soit véritablement efficace, un engagement ferme et une action coordonnée seront nécessaires. La jeunesse congolaise mérite un avenir solide, et cela commence par des choix politiques éclairés et des investissements judicieux dans leur formation et leur développement. Les prochaines étapes, donc, seront déterminantes pour prouver que la volonté affichée peut se traduire en résultats tangibles et durables.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR