Les élections du 20 décembre prochain, mythe ou réalité?

La RDC s’apprête à organiser le quatrième cycle électoral de son histoire récente avec la tenue prochaine des scrutins présidentiel, législatifs, provinciaux et locaux.Ces scrutins sont d’autant plus attendus que les résultats des trois derniers cycles électoraux ont alimenté de nombreux conflits et largement contribué à la crise de légitimité qui touche le pays. La grande question que d’aucuns se posent est de savoir, si la CENI va réellement parvenir à organiser les élections générales tant attendues au mois de décembre, dans le délai constitutionnel ?

Peter Kabongo : mythe parce que sur les plans technique et logistique, rien n’est fait. Les listes de ceux qui se sont enrôlés ne sont toujours pas publiés. Kadima et son équipe nous trompent et ils savent qu’il est difficile d’avoir les élections cette année. Les bulletins de vote ne serviront à rien parce que les nouvelles dispositions technologiques nous obligent de voter avec la machine appelée Machine à voter.

Triomphe Efonge: le droit de vote et d’éligibilité sont garantis à tout Congolais par la Loi fondamentale tel que stipulé à l’article 11 de la Constitution de notre pays. Le 20 décembre prochain, les Congolais iront élire les nouveaux dirigeants capables de répondre à leurs attentes. Certes, nous voulons de nouveaux visages puisque ceux qui sont là ont lamentablement échoué.

Djo Kabika : un mythe, non. Une réalité, oui. Mais la plus grande question demeure si celles-là seraient de bonnes élections ? De bonnes élections ? Seul l’avenir nous le dira ! Pour l’instant, il sied de rappeler que, pour chacun de nous, s’il arrivait qu’il y ait des élections, remplisse son devoir de citoyen – celui de se rendre aux urnes. C’est-à-dire remplir son devoir constitutionnel. Nous sommes à une étape où, tout compte fait, il est devenu difficile de douter de la tenue des élections : l’enrôlement et l’identification des électeurs ont eu lieu ; les dépôts des candidatures pour tous les types de scrutins ont eu lieu ; les listes définitives de chaque scrutin ont été publiées. Que reste-t-il encore ? Rien, la campagne électorale, seulement. La tenue de bonnes élections se veut un idéal démocratique pour tout congolais. Nous sommes passés d’une étape où on pouvait douter de la tenue des élections dans le délai à une étape où les observateurs se questionnent sur la tenue de bonnes élections. L’inclusivité, tant réclamée, semble de mise. Aucune candidature n’a été écartée, sur les 24 reçues par la CENI. Considérant les 26 candidatures retenues, il y a plus d’une candidature issue de l’opposition. Désormais et sans conteste, la question de l’inclusivité fait partie du passé. Les élections s’évaluent aussi par le niveau de participation. Pour l’instant, si c’est le changement qui importe, il est primordial de sensibiliser en faveur d’une large participation à ces élections générales prochaines. C’est ce qui permettrait de rendre crédibles lesdites élections. Aussi, elle pourrait contribuer aux sanctions de la gestion dite chaotique par certains Dans un système démocratique, sans nul doute, il faut, toutefois, s’attendre à des contestations. Mais, il faut qu’on se le dise,  » l’Etat doit avancer « . Ça toujours été ainsi, depuis la nuit des temps. Autre chose. Il n’est pas, ici, question de faire confiance à la CENI mais de veiller à ce que ces élections se tiennent, conformément aux prescriptions de notre Constitution, parce qu’il y va de l’honneur de la République Démocratique du Congo, notre pays, dans le concert des nations.

Juniace Ngangeli : depuis la passation pacifique du pouvoir survenue en 2019 entre les présidents sortant et entrant, la RDC s’est positionnée comme un modèle de démocratie en Afrique subsaharienne. Et l’une des meilleures façons de maintenir cette réputation de nouvelle démocratie africaine reste les élections. À mon avis, il y a 60% des chances d’assister aux élections en décembre.

Propos recueillis par Clarisse Mfuamba Mashika

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