Dans un monde où la politique et les affaires interagissent souvent de manière trouble, les récentes allégations de Rigathi Gachagua, l’ancien vice-président du Kenya, ne manquent pas de soulever des questions épineuses. Selon Rigathi Gachagua, le président kenyan William Ruto aurait établi des accords lucratifs en matière d’or avec le groupe criminel Rwandais RDF-M23, opérant dans l’est de la RDC.
Cette accusation, si elle est avérée, pourrait avoir des répercussions profondes non seulement sur la politique nationale du Kenya, mais aussi sur la stabilité régionale en Afrique de l’Est. Le RDF-M23 est connu pour son histoire marquée par la violence et l’exploitation des ressources naturelles de l’est de la RDC. Au cœur de ce conflit se trouvent des luttes de pouvoir et des rivalités ethniques montées de toute pièce.
Mais aussi une immense richesse en ressources, notamment en minéraux précieux comme l’or. À mesure que la guerre s’intensifie, des acteurs étatiques et non étatiques sont impliqués dans un jeu complexe de partenariats et d’intérêts, souvent au détriment des populations locales qui souffrent des conséquences de ces conflits. Les accusations lancées par Righati Gachagua lors d’une interview médusent.
Selon lui, la complicité de William Ruto avec le RDF-M23 pourrait déboucher sur un parallèle inquiétant entre la politique kenyane et les pratiques illégales de trafic de minerais en RDC. Righati Gachagua, lui-même, n’a pas toujours été un exemple de transparence au sein du gouvernement, mais il insiste sur la nécessité de dévoiler ces liens nébuleux pour protéger les intérêts du peuple kenyan et pour préserver la démocratie.
Si ces allégations font l’objet d’une enquête plus approfondie, elles pourraient gravement entacher l’image de William Ruto et éroder la confiance des citoyens dans son administration. D’un autre côté, elles révèlent aussi les difficultés structurelles au sein du système politique kenyan, où la corruption peut souvent s’entrelacer avec la gouvernance. Les conséquences pourraient inciter l’opposition à renforcer ses critiques.
Déjà elle mobilise la société civile pour exiger davantage de transparence. Il est impératif que des enquêtes indépendantes soient menées pour examiner ces allégations. Non seulement pour faire la lumière sur les pratiques de William Ruto, mais également pour traiter la question plus vaste de l’impunité qui entoure les élites dirigeantes en Afrique. La diplomatie congolaise doit interpeller le Kenya.
Les populations touchées par le conflit en RDC, ainsi que celles du Kenya, méritent de connaître la vérité sur les dynamiques de pouvoir et d’enrichissement qui se jouent dans l’ombre. Les déclarations de Rigathi Gachagua ont ouvert une boîte de Pandore qui pourrait secouer le paysage politique du Kenya. Il est de l’intérêt de la RDC de hausser la voix et de réclamer des comptes.
Dans un contexte où la souveraineté nationale et la responsabilité politique sont primordiales, il est essentiel que les voix dénonçant la corruption continuent de s’élever. Une réponse proactive et transparente est nécessaire pour préserver l’intégrité des institutions et garantir un avenir meilleur pour les citoyens. L’EAC ne peut pas être un club d’officiels aigris complotant contre la RDC.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR












