Plusieurs équipes de la ville de Kinshasa ont vite disparu après la construction de différents municipaux. Disputer un match ou s’entraîner sur l’aire de jeu de l’un des stades municipaux, il faudra se casser les dents.
Au regard de toutes ces difficultés, quelques ayant fait la pluie et le temps dans les milieux des amoureux du ballon rond kinois n’ont pas pu résister. Une fois l’équipe disparait, ce sont les talents de jeunes qui sont compromis dans le plus bref délai. Contacté par votre rédaction, un des dirigeants des clubs (AS Ajax de Binza Delvaux) n’est pas allé par quatre chemins évoquer le côté négatif des stades municipaux à Kinshasa. Nous avions l’habitude d’accueillir nos adversaires en toute quiétude au terrain de Parc de Delvaux à Ngaliema, mais une fois l’arène modernisé, il fallait chercher ailleurs pour recevoir nos adversaires. Au début, c’était mieux, mais la suite a été très critique dans la mesure où l’équipe a fini par disparaitre. Conséquences, plusieurs jeunes ont mis fin à leur carrière.
Par ailleurs, USD 10 000.000, c’est le coût de la construction de quatre stades municipaux à Kinshasa notamment, le stade Jean Kembo de Matete, le stade Santos Muntubile de Ngaliema, le stade Paul BongaBonga de Barumbu et le stade King Emeneya de Bandalungwa.
Fort malheureusement ces arènes ne servent à rien. Selon les explications du défunt ministre des Sports, Baudouin BanzaMukalay lors du lancement du projet, l’un des objectifs que visait ce projet ambitieux, c’est de lutter contre la spoliation des espaces et aires protégées, ensuite créer des écoles de sports qui vont servir de pépinière au domaine sportif et promouvoir de jeunes talents. En outre, il avait fait savoir que ce projet va générer des emplois potentiels avec la construction de magasins pour la vente des équipements et kits sportifs, l’organisation des matchs intercommunaux et communale ainsi que des activités sportives de tout genre, moyennant un « petit droit d’entrée« . Aujourd’hui le constat de plusieurs est amère. Ces infrastructures ne rapportent rien et ne servent pas. Au contraire, ces stades étouffent les talents des footballeurs de la capitale. Même les matchs amicaux ne se jouent pas. Il suffit d’effectuer un petit tour dans l’un de ces stades, pour s’en rendre compte: un calme de cathédrale y règne même le weekend.
Nos propos rejoignent ceux d’Alain Kanga, vice-président de l’Entente urbaine de football-Lukunga. Selon ce dirigeant sportif, beaucoup d’aspects n’ont pas été pris en compte par les décideurs, voire les exécutants de ce projet. Cette situation est à la base de l’étouffement des talents de plusieurs génies en herbe du football kinois. ‘‘Si seulement si les décideurs avaient pris soin de respecter les normes techniques de construction d’un terrain de football, cela pouvait optimiser l’éclosion nationale des talents. D’après cet expert, avant la ‘‘modernisation’’ de ces différents stades, Kinshasa regorgeait des talents, mais actuellement, ce n’est plus le cas. Car, aujourd’hui ces antres sont presque fermés au public avec un droit de location par heure, hors de la portée des bourses de sportifs kinois. Conséquence, moins de joueurs fréquentent ces arènes inaugurées avec pompe par le premier ministre honoraire, Augustin MatataPonyo.
Les petits qui envahissaient ces espaces pour des matchs amicaux des quartiers n’y ont plus accès. Ces stades ne sont pas bénéfiques pour la jeunesse et restent fermés par manque des clients. Alain Kanga estime que sur le plan sportif, il sera difficile de trouver profit. Peut-être en organisant des manifestations politiques ou culturelles l’on pourra rentabiliser ces infrastructures… Vraiment une navigation à vue ! S’est-il exclamé. Les jeunes de la commune de Matete par exemple, n’avaient que ce terrain pour s’exprimer. Leur seul terrain homologué par Ligue pour les compétitions, anciennement appelé Foyer, est devenu depuis « Le stade Kembo « . La jeunesse n’y joue plus et est obligée à rester à la maison. En outre, ces stades ne répondent pas aux normes requises pour accueillir de matchs officiels, le traçage des aires de jeux ne réponds pas aux exigences réglementaires de la FIFA (120X90 mètres).
Donc une réduction incomprise jusqu’à présent. Dans l’entre temps il y a celui de Bandalungwa qui est encore en travaux. Encore faudra-t-il que les travaux de ce stade municipal prennent fin, pour voir si de ce côté-là les normes ont étés respectées. Espérons aussi que les fonds y afférant sont encore disponibles.
SEVADA