Deux noms ont été retirés de la liste des personnalités congolaises sanctionnées par l’Union européenne : le député Lambert Mende et Roger Kibelisa, l’ancien responsable de la sécurité intérieure à l’ANR aujourd’hui à la présidence de la République.
Néanmoins, douze personnes restent visées par ces mesures. Lambert Mende n’est plus sous sanctions, mais l’ancien ministre reste amer. Il dit désapprouver de la manière la plus catégorique les sanctions qui sont pour lui une « espèce de mise sous tutelle déguisée » pour amener les dirigeants congolais à changer leurs orientations politiques. Aujourd’hui encore, il assure ne pas connaître les raisons de sa mise sous sanctions : « J’ignore, jusqu’à aujourd’hui exactement, ce que j’ai pu poser comme acte répréhensible pour mériter d’être ainsi livré à la vindicte populaire. » Du côté de la coalition du nouveau président, l’actuel ministre de la Communication, Jolino Makelele, estime qu’il s’agit là d’une décision souveraine de l’UE : « Le gouvernement ne peut que s’incliner face à une décision qui est souveraine. »
« Nous allons continuer le combat »
Côté coalition pro-Kabila, Célestin Tunda Ya Kasende, vice-Premier ministre en charge de la justice, parle d’un pas dans la bonne direction. Mais, selon lui, il faut aller plus loin : « Pour le moment, nous prenons acte, mais nous déclarons solennellement et très haut que nous allons continuer le combat. » Pour le coordonnateur du FCC, Néhémie Mwilanya, l’Union européenne devrait tourner définitivement la page des sanctions, vu que « l’ex-président Joseph Kabila a réussi une alternance pacifique et démocratique. » Pour rappel, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont réunis lundi 9 décembre à Bruxelles. Parmi les sujets abordés, les relations de l’UE avec la République démocratique du Congo et la liste des Congolais frappés par des sanctions. Une liste dont sont sortis deux responsables politiques en particulier. Roger Kibelisa, conseiller pour la sécurité auprès de la présidence congolaise, et Lambert Mende, ancien ministre de la Communication, ne sont plus soumis à des sanctions de l’Union européenne. Ils avaient été placés sur la liste des Congolais frappés par les sanctions de l’UE pour cause « d’obstruction à une solution pacifique et consensuelle » en vue d’élections en République démocratique du Congo. Depuis, les élections se sont évidemment tenues et les Européens ont jugé qu’il n’y avait plus de motif de garder en vigueur contre eux ce que l’UE appelle des « mesures restrictives ». Contre les douze autres personnes de la liste initiale, les mesures restrictives ont en revanche été maintenues ce lundi pour cause d’implication dans des violations des droits de l’homme. On y trouve par exemple l’ancien ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, l’ancien chef de la police de Kinshasa, Célestin Kanyama, ou encore l’ancien candidat à l’élection présidentielle, Ramazani Shadari.
« Fenêtre d’opportunité »
L’Union européenne s’est aussi déclarée prête ce matin à s’engager progressivement à soutenir le programme de réforme du gouvernement congolais. Pour l’UE, le premier transfert de pouvoir pacifique de l’histoire du pays ouvre « une fenêtre d’opportunité pour la stabilité et le développement inclusif en RDC et dans la région tout entière ».
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