Dans la sinuosité opaque du pouvoir, l’arrestation de la députée provinciale Georgette Aroyo Mokobhe soulève des questions dérangeantes sur la province du Haut-Uélé, dominée par l’alliance de Gombe et la coalition de Wamba. Cette affaire met en lumière ce qui pourrait bien être une toile plus large de dissimulations et de compromissions, alors que Georgette Aroyo est la seule tenue pour responsable.
Pourquoi Georgette Aroyo Mokobhe, et elle seule, se retrouve sur le devant de la scène judiciaire? Écho cinglant de l’absurdité bureaucratique, cette arrestation reflèterait selon certains observateurs avertis de la politique Isiroise un dysfonctionnement flagrant dans la gestion sécuritaire dans la province du Haut-Uélé— une mise en exergue inadéquate d’un maillon quand toute la chaîne pourrait être corrompue.
La députée est-elle réellement le seul visage de la collusion présumée avec les terroristes Rwandais du RDF-AFC-M23, ou sert-elle de bouc émissaire commode dans ce jeu de pouvoir opaque? L’arrestation de Georgette Aroyo Mokobhe, orchestrée par des instances de sécurité nationales, évince curieusement le gouvernement provincial, comme l’a signalé Emmanuel Arama, ministre provincial de la Communication et médias.
Une situation qui, loin de dégager le gouvernement local de toute implication, décuple plutôt les soupçons autour de l’alliance de Gombe qui créa la coalition de Wamba au pouvoir à Isiro, véritable nœud gordien de l’intrigue. Le gouverneur Jean Bakomito Gambu, soutenu par des figures influentes toutes proches de Corneille Nangaa Yobeluo, doit également être sujet à un examen rigoureux et sans réserve.
Peut-on réellement balayer sous le tapis la possibilité d’une indulgence calculée, voire d’une complicité se déroulant de manière furtive, sournoise, cachée ou trompeuse sous le vernis diplomatique des alliances politiques avec l’intention de ne pas se faire découvrir? Au vu des allégations de connexions dangereuses, il semble falloir s’interroger avec insistance sur la dynamique réelle de cette coalition au pouvoir.
Sans enquête exhaustive touchant l’ensemble de cette structure politico-administrative, laisser Georgette Aroyo seule sous les projecteurs ne semble relever que d’un exercice myope et injuste d’acharnement sélectif. Tandis que les terroristes du RDF-AFC-M23 menacent la souveraineté de la RDC avec l’appui, avéré ou non, de l’appareil politico-local, il devient crucial que la justice creuse sans frein au sein de cette élite régionale bien ancrée.
Des faisceaux concordants indiquent que des probables ralliements prochains des membres de cette coalition au pouvoir à Isiro à l’entreprise macabre et meurtrière de Corneille Nangaa Yobeluo sont possibles, exposant pleinement et sans considération tout complice potentiel à la rigueur de la loi. Le récent cas de Timothée Kamanga prenant la parole lors d’un meeting à Bukavu en est une illustration crédible.
Cinglante est la réalité que cette affaire met à nu : la stabilité fragilisée du Haut-Uélé ne peut se reconstruire qu’en relevant le voile sur toutes les mascarades locales. Plus qu’un devoir de transparence, c’est un impératif pour la sécurité nationale et l’intégrité du tissu politique congolais de démêler le vrai du faux, et non de distiller la vérité à la cuillerée aux assauts de l’histoire.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR











