Mabunda super favorite, Lokondo outsider

Deux noms se démarquent dans la course pour briguer la présidence de l’Assemblée nationale. Il s’agit de Jeannine Mabunda Lioko, candidat du FCC et Henri Thomas Lokondo, candidat indépendant mais de la même famille politique que sa concurrente.

Jeannine Mabunda part avec les faveurs des pronostics. L’élue de Bumba est la candidate officielle du FCC. Par conséquent, il y a de fortes chances qu’elle bénéficie de la pléthore de députés du FCC. Cette plateforme regorge en son sein 353 députés à l’hemicycle. En outre, naturellement, la candidate du FCC aura le soutien de la cinquantaine des élues femmes. Plusieurs de ses anciens collaborateurs (partout où elle est passée) attestent que Mabunda est une dame de poigne. Politiquement, elle a su mobiliser Bumba pour Emmanuel Ramazani Shadary lors de la dernière campagne électorale.

Parcours élogieux et riche en expériences

Jeannine Mabunda Lioko est détentrice d’une licence en droit de l’Université catholique de Louvain, en Belgique, et d’une licence spéciale en Sciences commerciales de l’Institut catholique des Hautes études commerciales de Bruxelles. Elle a travaillé à Cyity Bank, une banque privée. Ensuite, elle a intégré la Banque centrale du Congo (BCC).  En 2007, elle a été nommée ministre du Portefeuille, où elle a notamment été en charge de la réforme des entreprises publiques. En 2012, elle a été nommée conseillère spéciale de Joseph Kabila en matière de lutte contre les violences sexuelles. Un poste qu’elle a occupé jusqu’à la fin du mandat de ce dernier. Actuelle présidente de la Ligue des femmes du PPRD.

Processus de désignation de Mabunda

Jeannine Mabunda Lioko a été désignée candidate de la coalition FCC-Cach au poste de présidente du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Selon nos sources, c’est Joseph Kabila, « autorité morale » du Front commun pour le Congo (FCC), qui a tranché en sa faveur. ‘’ C’est le choix du chef ». Cette confidence, livrée à votre rédation sous couvert d’anonymat par un député du Front commun pour le Congo (FCC), résume le processus qui a conduit à la désignation, ce vendredi, de Jeannine Mabunda Lioko comme candidate unique de la coalition formée par le FCC et le Cach (Cap pour le changement, de Félix Tshisekedi) au poste de présidente du bureau définitif de l’Assemblée nationale. Selon un autre haut cadre de la coalition qui a désigné l’ancien président congolais comme son « autorité morale », « il y avait trois autres noms sur la table ». À l’en croire, Jeannine Mabunda Lioko a été préférée à Évariste Boshab et Aubin Minaku, tous deux anciens présidents de l’Assemblée nationale, et à Néhémie Mwilanya Wilondja, actuellement coordonnateur du FCC. « Joseph Kabila a, comme toujours, surpris tout le monde en désignant Jeannine Mabunda Lioko », glisse notre source.


Mabunda prudente

Lors d’une réunion du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), vendredi dernier, Jeannine Mabunda Lioko a adressé ses remerciements au président Joseph Kabila et à son parti tout en restant prudente. ‘’ Une élection n’est pas gagnée d’avance. J’ai besoin de votre soutien, et du soutien de tous les députés nationaux’’, a-t-elle ajouté. Pour Aubin Minaku, cette désignation est un message clair de continuité, et d’appui aux femmes, aux droits de l’homme et à la démocratie.

Par contre, le Professeur Eugène Banyaku n’est pas favorable à la candidature de Jeannine Mabunda. L’ancien juge de la Cour constitutionnelle reproche un certain nombre de choses à la candidate du FCC notamment sa gestion à la tête du ministère du Portefeuille.

Lokondo l’outsider

L’élu de Mbandaka  compte capitaliser énormément  les nombreuses frustrations provoquées à l’intérieur du FCC lors des prises de grandes options de la vie politique nationale. La dernière en date est celle du processus de désignation du candidat président de l’Assemblée nationale. Henri Lokondo fustige particulièrement l’absence des primaires pour désigner le candidat consensuel. Le candidat indépendant révèle avoir été motivé par plusieurs de ses collègues députés pour présenter sa candidature. Et cela dans le but d’imprimer une nouvelle dynamique à la chambre basse où l’accent sera mis sur le contrôle a-t-il martelé. Qualifié parfois de rebelle, ce représentent du peuple s’est fait remarquer par ses pertinentes interventions.

Né en 1955, Henri-Thomas Lokondo Yoka est un homme politique congolais. Il a occupé les fonctions de vice-ministre des Travaux publics de 1993 à 1994 et vice-ministre des Affaires étrangères de 1996 à 1997. Il a créé son propre parti vers les années 2000, l’Union congolaise pour la liberté. Elu député national en 2011 puis réélu en 2018. Va-t-il créer la surprise à l’instar de Léon Kengo au Sénat en 2006 ? L’avenir nous le dira. L’élection  du Bureau définitif devrait intervenir à la fin des discussions, qui se poursuivent actuellement entre les différentes forces politiques.

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