Le mois de mars consacré aux droits des femmes, donne l’opportunité aux femmes de hausser le ton et de revendiquer leurs droits. Nombreuses sont celles qui militent pour leur participation aux institutions de la République au regard de l’article 14 de la Constitution consacrant la parité.
Pour Me mimi Angèle Konde, avocate de formation et de profession, l’article 14 de la Constitution qui pose le principe relatif à la protection des droits des femmes dispose que la femme doit être représentée dans la mesure où elles constituent 52% de la population congolaise. En démocratie, c’est la loi de la majorité. Donc, les femmes sont majoritaires que les hommes en RDC. Ce qui fait que la République devait subir la loi de la femme, étant donné qu’en nombre, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Cette juriste note que la femme a prouvé ses capacités en contribuant informellement au développement du pays. A titre d’exemple, Me Konde explique que les années passées, alors que plusieurs hommes n’avaient pas d’emploi, la femme devrait fournir des efforts pour subvenir aux besoins du foyer. » À l’époque, la femme était privée de tout même le droit de vote. Elle ne pouvait travailler, surtout qu’avec le régime de l’autorité maritale. Mais les Nations-Unies ont compris qu’il fallait donner à la femme les mêmes pouvoirs que l’homme. Ainsi, la femme a eu pleinement le droit de participer aux institutions du pays. Cela veut dire que ça soit au niveau du gouvernement, elle peut être élue présidente de la République, elle peut participer à l’action gouvernementale en étant nommé Premier ministre », a-t-elle souligné. ‘ » La femme doit aujourd’hui participer dans les instances judiciaires du pays, étant donné que nous sommes dans le régime de séparation des pouvoirs, à savoir exécutif, judiciaire et législatif. Et là, nous voyons directement la voie électorale. Du coup, la femme doit prendre part au vote pour participer aux institutions. Il s’agit du droit de vote. Et la femme doit être reprise sur une liste électorale pour se présenter en compétition avec d’autres hommes des partis politiques ou son regroupement politique afin de concourir aux élections. Qu’il s’agisse des élections législatives ou provinciales. Du coup, la femme peut postuler pour être élue. Au niveau de la Primature, comme à ce niveau, il n’existe pas de vote, on dit que les regroupements ou partis politiques ont aussi l’obligation de présenter les listes reprenant les noms des femmes. Ce qui donnera l’occasion à la femme d’être choisie pour briguer cette fonction de Premier ministre. L’occasion d’interpeller le président de la République », a martelé l’avocate. Me Konde fait remarquer que dans le gouvernement précédent, la femme avait atteint le taux de 18 % de la représentation au sein du gouvernement. Pourcentage qui du reste, était très faible. D’où, l’occasion de plaider non seulement pour que ce pourcentage ne soit baissé, mais bien plus, qu’il soit revu à la hausse afin qu’il y ait plus des femmes dans le prochain gouvernement de Sama Lukonde. Pour Me Konde, il faut que l’on retrouve cet équilibre comme c’est le cas actuellement au Sénat avec quatre hommes et trois femmes. Facteurs correctifs Cette avocate plaide également pour l’introduction des facteurs correctifs dans la Constitution, étant donné que l’article 14 dispose que le pouvoir public veille à ce que la représentation de la femme soit équitable au sein des institutions. Or, c’est le président de la République qui nomme le Premier ministre. D’où l’occasion pour Me Mimi Angèle Konde d’interpeller le président de la République en tant que garant de la nation, de veiller sur la liste qui lui sera présentée pour la nomination des membres du gouvernement de l’Union sacrée de la nation. Que le président de la République veille également à ce que la représentation de la femme soit équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales telle qu’énoncé à l’article 14 de la Constitution. Examiner la représentation de la femme dans la territoriale Cette praticienne du droit moderne a en outre relevé la question de la territorialité qui pose aussi un grand problème en RDC et qui faille à tout prix être examinée avec minutie. Me Konde s’est plaint du fait que le gouverneur de Kinshasa ait nommé des bourgmestres dans sa juridiction. Cependant, la représentation des femmes n’a pas été visible. Elle s’inquiète également du fait que les élections municipales tardent à venir. D’où son appel aux gouverneurs des provinces de veiller à la représentation des femmes aux institutions provinciales et locales.
Nico Kassanda
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