Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni, dévoile, à chaque déclaration publique, un mépris insupportable envers la République Démocratique du Congo et son peuple. Ses récentes sorties, empreintes d’arrogance, ne font que renforcer l’idée d’un homme qui, par sa position, se croit au-dessus de tout, même de la dignité d’un pays entier.
Dans un monde où la souveraineté est un principe sacro-saint, le comportement numérique de Muhoozi Kainerugaba, Chef d’État-Major Général de l’UPDF (Armée Ougandaise), dépasse l’entendement et interpelle sur la responsabilité de nos autorités. Le silence assourdissant et incompréhensible de nos dirigeants face à ses propos désinvoltes n’est pas seulement un manque d’audace.
C’est une trahison envers chaque Congolais qui possède un minimum de fierté. La RDC, avec son histoire tumultueuse et son héritage culturel riche, ne mérite pas d’être traitée comme une simple terre à partager ou à conquérir, comme le laisse entendre le fils du tyran de Kampala. Dans un tweet déroutant, Muhoozi Kainerugaba a eu l’audace de déclarer que la RDC devait “oublier le Nord-Kivu et l’Ituri”.
Citant nommément certains de nos frères sous les territoires occupés qui devraient désormais être sécurisés par l’Ouganda. Qui, dans sa plénitude de raison, oserait énoncer une telle absurdité, si ce n’est un homme animé par des intentions balkanisantes profondément enracinées ? Cette déclaration est bien plus qu’un simple tweet ; c’est un appel à l’occupation déguisé en discours de sécurisation.
Elle incarne la tentative manifeste de fragmenter davantage la RDC, un pays déjà affaibli par des décennies de guerre et de pillage. Muhoozi Kainerugaba, par la même occasion, remet en question la sécurité et l’intégrité territoriale de la RDC, tout en posant un regard condescendant sur ses habitants. Ses paroles reflètent une arrogance inacceptable qui dénote de la complicité avec le Rwanda.
Et il est consternant de constater que nos autorités demeurent silencieuses face à cette provocation. Mais Muhoozi Kainerugaba ne se contente pas de frapper la RDC par ses paroles. Il a osé parler de mercenaires blancs, en réalité des instructeurs belges, sous l’égide du gouvernement congolais, insinuant que notre armée aurait besoin de son avis pour décider des opérations sur son propre territoire.
Cette ingérence est inacceptable et démontre une ignorance crasse des réalités congolaises. Qui est-il pour juger des capacités de notre nation à défendre sa souveraineté ? Ces interventions déplacées doivent être une source d’effroi pour un pays qui cherche à retrouver sa fierté nationale. De plus, le fait qu’il lorgne ouvertement sur des villes stratégiques comme Kisangani révèle une ambition expansionniste inquiétante.
L’obsession pour les aéroports de Goma et Bukavu, maintenant sous son œil avide, constitue un affront direct à la souveraineté congolaise. Comment peut-on rester passif face à une telle menace qui a déjà été mise à exécution ? Cela soulève une question cruciale sur la responsabilité de l’Ouganda dans le malheur du peuple congolais. Quels intérêts ce pays maintient-il dans notre territoire ?
Pourquoi notre classe politique d’une médiocrité indescriptible, toujours prompte à s’exprimer sur des questions triviales, reste t-elle muette face à cette provocation directe ? Ce climat d’ambiguïté laisse planer l’ombre d’une complicité entre les élites politiques ougandaises et certaines sphères de pouvoir au sein de la RDC. Le peuple congolais mérite des réponses, pas des silences, et encore moins des demi-vérités.
Il est impératif que des mesures soient prises. Il ne s’agit pas seulement de défendre une frontière ; il s’agit de préserver notre identité, notre dignité et notre place sur la scène internationale. La RDC a toujours été un pays résilient, mais face à des provocations aussi impertinentes que celles de Muhoozi Kainerugaba, le temps de l’inaction est révolu.
Nos autorités, au lieu de se retrancher derrière des slogans, doivent se lever et répondre avec force à cette ingérence, rappelant au monde que la dignité congolaise est non négociable. La RDC a déjà combattu le Rwanda et l’Ouganda simultanément. L’histoire d’un peuple se construit dans la résistance, et il est temps de revendiquer haut et fort notre droit à la souveraineté !
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













