À sept mois de la commémoration le 30 décembre 2023 de la mort de plus de 250 membres de l’Eglise des Sacrificateurs des Saints de derniers jours du Prophète Joseph Mukungubila à Kinshasa, la mémoire est encore fraîche et les souvenirs encore choquants.
Si l’heure est à la préparation de cette célébration, 10 ans après ce massacre, personne n’oubliera qu’un certain lundi 30 décembre 2013, tôt le matin à Kinshasa, des adeptes de l’Eglise des Sacrificateurs des Saints de derniers jours du Prophète Joseph Mukungubila avaient envahi la Radio et télévision nationale congolaise, RTNC, pour dénoncer les tracasseries dont sont victimes les adeptes de cette église et de leur Chef spirituel depuis sa candidature à l’élection présidentielle de 2006. Ils manifestaient aussi contre le fait que la maison de leur chef spirituel avait été brûlée ou bombardée à Lubumbashi par le pouvoir de Kinshasa.
Réprimant dans le sang cette manifestation pacifique avec des armes lourdes, la garde présidentielle du président Joseph Kabila a tué froidement plus de 250 membres de cette église à cause de leur opinion religieuse et de leur soutien politique à leur chef spirituel. De dizaines de personnes ont été blessées et d’autres encore ont été portées disparues. C’est le cas de Monsieur Jérémie Lufoko Inguwa, qui est contraint de vivre à l’étranger suite à sa carrière et à son appartenance à cette église de Joseph Mukungubila.
Responsabilisé par l’ONG ” Observatoire pour le Développement Économique” ( ODEC,), pour enquêter sur cette tuerie, Jeremie Lufoko Inguwa et sa mère furent arrêtés, séquestrés et torturés à mort par les policiers. Jeremiie Lufoko Inguwa seul, aurait eu la chance de quitter le pays par la première occasion qui s’est présentée. Les enquêtes indépendantes demandées par Joseph Mukungubila sur ce carnage n’ont jamais eu lieu. Aujourd’hui, Joseph Kabila n’est plus au pouvoir, mais le spectre de la tuerie du 30 décembre 2013 plane encore dans les esprits des congolais Tant que les droits humains, la liberté d’expression et de religion ne sont pas respectés à Kinshasa, plusieurs membres de cette église qui ont fui ce massacre ne reverront pas si tôt leur Congo natal.
Ekofo Monsengo













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