Fils de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, Félix Tshisekedi arrive au pouvoir dans un pays où le tissu économique et social est détruit. Les attentes de la population sont gigantesques, cinq après, a-t-il répondu à ces attentes?
Depuis son avènement à la tête du pays, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo prend l’option de lutter contre la corruption, devenue un modus vivendi durant les 18 ans de règne de Joseph Kabila Kabange. Comment va-t-il mettre fin à ce fléau qui gangrène les finances de l’État ? Le chef de l’État congolais décide de réactiver l’Inspection Générale des Finances (IGF) pour lutter contre la corruption et la malversation financière au sein des institutions publiques. Rattachée à la Présidence de la République, l’IGF a pour mission de veiller, contrôler, assurer l’audit technique, administratif, financier et comptable à priori et posteriori sur l’ensemble de l’administration publique.
Sur le plan politique, alors que, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait remporté la présidentielle du 30 décembre 2018 mais fort malheureusement sans la majorité parlementaire. Il fallait absolument composer avec le FCC. Ainsi fut formé le gouvernement de coalition FCC-CACH. La cohabitation n’ayant pas réussi, Félix Tshisekedi met fin à la coalition FCC- CACH. C’était au cours d’un discours télévisé à la RTNC. Par la même occasion, il convoque les consultations nationales pour former un gouvernement qui va répondre aux aspirations de la population. Un gouvernement de l’Union sacrée composé de 58 membres conduit par Jean-Michel Sama Lukonde voit le jour.
Gratuité de l’enseignement
Sur le plan politique, il matérialise la disposition 43 de la Constitution qui consacre la gratuité de l’enseignement de base dans toutes les écoles publiques. Plus de 4000 enfants ont retrouvé le chemin de l’école. Cette mesure vise à soulager plusieurs parents qui hier, n’étaient pas en mesure de scolariser les enfants. Si le pari de résorber les enfants en âge scolaire a été gagné, il reste de gagner celui de la qualité de l’enseignement qui a décliné suite principalement aux classes bondées.
Au niveau de l’enseignement supérieur, la société Trans Academia est créée. Un lot des 100 bus est mis à la disposition des étudiants de toutes les universités publiques pour résoudre l’épineux problème de transport.
État de siège à dent de scie
Sur le plan sécuritaire, pour faire face aux groupes armés qui sèment la désolation et la terreur dans la partie EST de la RDC pendant plus de deux décennies, Félix Tshisekedi décréte l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Ne nous voilons pas la face, les résultats de cet état de siège sont mitigés. Les exactions et les tueries continuent dans cette partie, ventre mou du pays.
Comme si cela ne suffisait pas pour ramener la paix totale dans ce coin du pays, le Président prend l’option de faire appel aux troupes de l’EAC pour que ceux-ci mènent les opérations conjointes avec l’armée Congolaise en éradiquant toutes les forces négatives. Fort malheureusement, les résultats escomptés ne sont pas palpables.
Partenariat Win-Win !
Sur le plan diplomatique, des tournées ont été organisées dans les différents pays à travers le monde pour renforcer une coopération gagnant-gagnant. Trois mémorandums d’entente signés avec la Belgique. Le premier portait sur la tenue régulière des consultations politiques bilatérales, la remise en place d’ambassadeurs dans les deux pays, la réouverture des consulats généraux belges à Lubumbashi et congolais à Anvers, un appui à l’École nationale de l’administration (ENA) de Kinshasa et la formation des diplomates Congolais. Le deuxième mémorandum accompagné d’un programme de transition. Le troisième document concernait la relance de la coopération financière et la reprise de la coopération entre les Banques centrales des deux pays. En Afrique, avec le Burundi, la construction d’un chemin de fer devant relier Bujumbura à Kindu, en passant par Bukavu et Kamituga.
Le social, victime de l’économie
Sur le plan économique, une dépréciation de la monnaie Congolaise par rapport au dollar américain a occasionné l’inflation. Les produits de première nécessité ont connu une envolée dans tous les marchés de la province de Kinshasa. Plusieurs congolais n’arrivent pas à nouer les deux bouts du mois. Cette dépréciation n’est pas sans conséquence sur le plan social. Le salaire étant payé en franc congolais, ne représente plus rien dans le vécu du congolais.
À la rescousse du Congo profond
Les congolais de l’intérieur n’ont pas été oubliés. Ils jouissent déjà des bienfaits du Programme de Développement Local des 145 Territoires. Des infrastructures de base ont été construites notamment des bâtiments administratifs, des écoles, des centres de santé. D’autres sont en cours de construction. Ce vaste projet vise à réduire les inégalités entre le milieu urbain et rural. Ce sont plus d’un milliard de dollars investis pour l’amélioration des conditions de vie des populations.
Gratuité de l’accouchement
Récemment, les autorités ont lancé la gratuité de l’accouchement pour la ville province de Kinshasa. Après la capitale, c’est le tour de la province du Sud-Kivu de bénéficier de ce programme. L’objectif ultime étant d’atteindre la couverture santé universelle, cheval de bataille du président Félix Tshisekedi.
Pari gagné des JO
Contre toute attente et malgré vents et marées, le pays de Patrice Lumumba a relevé le défi d’organiser de la plus belle manière les IX èmes Jeux de la Francophonie à Kinshasa du 28 juillet au 06 août dernier. Comme retombée, de nouvelles infrastructures construites et d’autres réhabilitées. Le stade Tata Raphaël, les salles des sports couvertes du stade des Martyrs et Tata Raphaël, les homes pimpants neufs de l’Université de Kinshasa.
Cette réussite ne doit pas occulter la polémique sur les fonds alloués à l’organisation de ces jeux. Point n’est besoin d’y revenir, le ministre des Finances et le Directeur du comité national des Jeux de la Francophonie en savent un peu plus.
Centre financier de Kinshasa
Construit en plein centre-ville, le centre financier de Kinshasa sera inauguré le 02 décembre prochain. L’assurance a été donnée par le président du Conseil d’administration de Milvest, entreprise turque qui exécute les travaux. Six immeubles y seront construits pour un coût de plus de 290 millions de dollars américains. Plus de 3000 emplois générés dont 1200 turcs et 1800 congolais.
Milvest entreprend déjà la construction d’un Arena (enceinte sportive) à côté du stade des Martyrs et la réhabilitation de la FIKIN. Dans les prochains jours, la même firme turque va réhabiliter l’aéroport de Ndiji à Kinshasa et construire la ligne téléphérique de l’Université de Kinshasa.
Mukanya Demba Gustave, Stagiaire IFASIC