Le séjour du président Sassou Nguesso au Rwanda, continue à défrayer la chronique. Voici la réaction de la population à ce sujet:
Justin Mukaya: bon, je pense que ça n’a rien d’impactant pour nous car Sassou Nguesso etantun chef d’État d’une autre nation et normalement, il se doit de defendre les intêrets de sa nation. Ainsi, sa visite trouve de raison d’être dans la mesure où il y était pour des raisons qui concernent son pays.
Ce qui doit plus nous congolais et nos dirigeants, nous interesser est de savoir quelle position prendre et quelle relation entretenir face au president Sassou car dit-on, l’ami de mon ennemi est mon ennemi.
En definitif, il est libre de faire ce qu’il veut mais c’est à nous d’être desormais plus vigilant dans nos rapports envers lui si necessaire.
Trésor Richesse: en fait, en principe chaque État est souverain et Sassou c’est un président d’un État souverain, il est libre d’entretenir des relations diplomatiques avec n’importe quel pays.
Divine Yoba: en tous cas, si leurs pourparlers étaient basés sur la RDC, on devra s’intéresser à ça pour savoir de quoi il s’agissait, surtout savoir si Sassou est de notre côté ou pas. Si leurs rencontres et leurs pourparlers étaient basés sur autre chose ou sur leurs pays en tout cas ça ne nous intéresse en rien car ce sont deux autres pays différents, ils entretiennent leurs relations en tant qu’État.
Djo Kabika: d’aucuns se pressent à qualifier la récente visite du Président congolais, Denis Sassou Nguesso, au Rwanda, comme un manque de solidarité à l’égard de la République Démocratique du Congo dans le différend qui lui oppose au régime de Kigali. Le faire, c’est avoir une mémoire courte.
En fait, depuis le début de la crise entre Kinshasa et Kigali, le Président Sassou Nguesso a rencontré le Président Félix Tshisekedi à deux reprises: en octobre 2022 à Kinshasa et en février 2023 à Oyo, au Congo voisin. C’était sans compter sur le fait que le Président Paul Kagame pourrait également mal percevoir ces tête-à-têtes dans un contexte de crise avec la RDC.
Aujourd’hui, difficile de comprendre qu’une visite au Rwanda du Président congolais, placée sous les signes des accords économiques (agricole surtout), arrive à faire grincer les dents à Kinshasa. Ceci ne constitue pas un bon comportement vis-à-vis d’un État qui a fait preuve de considération envers la RDC bien avant.
Aussi, devons-nous vous demander si le Congo Brazzaville a-t-il intérêt à tourner le dos au Rwanda en faveur de la RDC ? Non. Aucun État, en absence d’avantages concrets, ne brouillerait ses relations avec un autre en faveur d’un autre État. Il est aussi clair que l’intérêt – économique – de la population du Congo Brazzaville ne pourrait être mis de côté pour une simple solidarité apparente envers le peuple congolais de Kinshasa. Il ne faut pas rêver.
La posture de neutralité, telle qu’affichée par le Congo voisin, reste l’attitude la plus diplomatiquement correcte dans tout différend opposant deux États-frères, avec lesquels on a des liens d’histoires très étroits.
Aussi, considérant son expérience diplomatique et son influence en Afrique centrale, le Président Sassou sait qu’il n’a pas intérêt de pencher pour l’un au détriment de l’autre, sachant qu’un jour ou l’autre, on peut faire appel à lui pour servir de médiateur pour sortir de cette crise, en référence notamment à son rôle dans la crise libyenne pour le compte de l’Union Africaine, dès lors les tentatives de médiation, notamment celle du Président français Emmanuel Macron, peinent à donner des résultats escomptés.
Du reste, il faut reconnaître que la diplomatie congolaise (RDC) a fait preuve de beaucoup de progrès dans la reconnaissance au plan international de l’agression rwandaise dans la partie Est du pays. De nombreux rapports internationaux ont attesté le soutien du Rwanda au groupe rebelle Mouvement du 23 Mars (M23) mais n’oublions non plus que ces mêmes rapports font état de collaboration entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et le groupe armé Front de Libéralisation du Rwanda (FDLR) réputé génocidaire. C’est le seul bémol auquel il faut travailler. Seulement, chaque État a le droit, sur base des informations en sa possession, d’adopter la posture qui lui convient.
Propos recueillis par Clarisse Mfuamba Mashika












0 Comments