Le 26 septembre 2024, un événement marquant s’est produit à Arusha, en Tanzanie : la première audience du procès de la RD Congo contre le Rwanda à la Cour de Justice de la Communauté Est-Africaine (EAC). Ce procès, qui a des implications profondes sur les relations entre les deux pays, pourrait également redéfinir la dynamique régionale.
Le 1er octobre 2024, lors d’un point de presse, le Vice-Ministre de la Justice chargé du Contentieux International, Samuel Mbemba Kabuya, dévoilera les dessous de cette première audience. Cet article explore les enjeux de ce procès et ses conséquences potentielles. Les relations entre la RDC et le Rwanda ont toujours été marquées par des tensions.
Ces tensions sont exacerbées par des conflits armés, des allégations d’ingérence et des accusations de soutien à des groupes rebelles. La RDC accuse le Rwanda de soutenir des forces rebelles dans l’est du pays, aggravant ainsi une situation déjà instable. Ce procès représente une étape significative dans la quête de justice pour la RDC.
Mais il soulève également des questions sur la diplomatie, la souveraineté et la stabilité régionale. Le procès à la Cour de Justice de l’EAC pose des enjeux juridiques complexes. La RDC cherche à obtenir des réparations pour les préjudices subis, mais la question reste de savoir si les instances judiciaires régionales sont réellement capables de rendre une justice équitable.
Comment rendre justice dans un contexte où les relations diplomatiques sont déjà tendues. Le Rwanda, de son côté, pourrait utiliser ce procès pour affirmer sa position sur la scène régionale et minimiser les accusations qui pèsent sur lui. La déclaration de Samuel Mbemba Kabuya lors du point de presse est attendue avec impatience.
Elle pourrait apporter des éclairages sur les stratégies juridiques de la RDC, les preuves présentées et la manière dont le pays envisage de naviguer dans ce labyrinthe juridique et diplomatique. Les implications de ce procès vont au-delà des deux pays. La décision de la Cour de Justice de l’EAC pourrait influencer d’autres nations de la région, notamment en matière de coopération et de gestion des conflits.
Si la RDC obtient gain de cause, cela pourrait inciter d’autres pays à poursuivre des actions similaires pour régler des différends historiques. À l’inverse, un jugement en faveur du Rwanda pourrait renforcer sa position et affecter les relations entre les membres de l’EAC. Ce procès pourrait être l’occasion d’une nouvelle approche diplomatique entre la RDC et le Rwanda.
Au lieu de se concentrer uniquement sur les accusations et les tensions, les deux pays pourraient envisager un dialogue constructif sur des questions de sécurité régionale, de coopération économique et de développement durable. La justice ne doit pas seulement être un outil de sanction, mais aussi un levier pour construire des relations pacifiques et productives.
La RDC et le Rwanda doivent saisir cette opportunité pour ouvrir la voie à une réconciliation qui pourrait bénéficier à toute la région des Grands Lacs. Le procès de la RDC contre le Rwanda à la Cour de Justice de l’EAC est un moment charnière dans l’histoire des relations entre ces deux nations alors que le Vice-Ministre Samuel Mbemba Kabuya s’apprête à partager les détails de cette première audience.
L’attente est palpable quant aux répercussions potentielles de cette affaire. Quelles que soient les décisions qui en découleront, il est essentiel que les deux pays se concentrent sur un avenir de paix et de coopération, plutôt que de s’enliser dans un cycle de conflit et de rancœur. La justice, après tout, doit servir de fondement à la paix et à la prospérité.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













