Refus du retrait du M23 des zones occupées : Denis Mukwege insiste sur l’impératif de la mise en œuvre du régime des sanctions

Alors que le groupe armé terroriste du M23 soutenu directement et indirectement par les Forces rwandaises de défense (RDF) se trouve déjà aux portes de Goma, la 3ème ville de la République Démocratique du Congo (RDC), la situation humanitaire déjà très catastrophique se dégrade encore davantage, faisant augmenter le nombre des déplacés internes à presque 6 millions de personnes.  

Le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix a fait remarquer que consécutivement à cette énième agression imposée à la RDC par les rebelles du M23, la population civile vit toujours dans la peur et dans une grande psychose totale et est à nouveau acculée à prendre le chemin de l’exil pour fuir les violences qui ne font que gagner du terrain du jour au lendemain dans cette partie du territoire congolais. Cela, au grand malheur de ces ressortissants et plus particulièrement pour des femmes qui doivent accoucher dans des conditions dramatiques le long des routes, d’autres sont enlevées et violées collectivement par des éléments en uniforme dans un climat des violations graves et généralisées des droits de l’homme et du droit international humanitaire.   Saluer les efforts de l’Angola Face à cette situation désastreuse et pénible que traverse les compatriotes congolais, victimes des affres de cette agression injuste, le célèbre toubib a saisi l’occasion pour saluer vivement les efforts déployés par l’Angola de nature à mettre fin à la violence et à faire taire les armes principalement dans la province du Nord-Kivu, dans la partie Est de la RDC.

Non-respect du communiqué final

Cependant,  » le réparateur des brèches » comme l’ensemble des congolais constatent et regrettent malheureusement que ces hommes sans cœur du M23, ne respectent nullement les termes des accords, mieux les termes du communiqué final sanctionnant le Mini-Sommet sur la Paix et la Sécurité dans la région Est de la RDC moins encore l’ultimatum de Luanda du 23 novembre dernier en refusant systématiquement de se retirer des zones qu’il contrôle. Situation qui fragilise la mise en œuvre du processus de paix de Nairobi et minant la crédibilité des initiatives diplomatiques régionales en cours. Il convient de noter que sur le champ de bataille, la situation n’a pas en tout cas évolué. Ce sont les comportements que l’on constate avec la ruse et la malice de Paul Kagame et ses ouailles qui font semblant de se retrouver dans la table des négociations, en même temps, qu’ils sont en train de durcir la situation au moment où ce mini-Sommet de Luanda avait dans son communiqué final, décidé non seulement de la cessation immédiate et sans conditions aucune des hostilités dans la province du Nord-Kivu, mais aussi et surtout du retrait du M23 des territoires occupés.  

Situation humanitaire inquiétante

Denis Mukwege note que cette agression à l’est imposée par les ennemis de la RDC entraîne des conséquences néfastes sur tous les secteurs de la vie et plus particulièrement sur le plan humanitaire. Et face à cette situation sécuritaire très critique et inquiétante du point de vue de son impact humanitaire considérable et l’impasse politique, il est surprenant de constater que les armes mises à la disposition des Forces de la MONUSCO soient moins performantes et efficaces que celles dont disposent les rebelles du M23, mouvement pourtant dissout, désarmé et cantonné en 2013 au Rwanda et en Ouganda. “Comment est-ce possible que ce mouvement terroriste a-t-il pu être en mesure de pouvoir se réarmer ? “, s’est-il interrogé.

Démanteler la chaîne d’approvisionnement en armes

Le promoteur de l’hôpital de Panzi à Bukavu a martelé qu’il est plus qu’urgent, que la chaîne d’approvisionnement en armes et munitions au groupe terroriste du M23 soit établie et que les pays impliqués subissent la rigueur des sanctions telles que prévues dans la résolution 2641 des Nations-Unies. Car, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont réaffirmé dans une récente déclaration, les engagements souscrits par les États de la région dans le cadre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région. Cette déclaration renseignait ce qui suit : “de ne pas tolérer ni fournir d’assistance ou de soutien de quelle que nature que ce soit aux groupes armés “, en exhortant “à l’arrêt de tout soutien extérieur aux acteurs armés non étatiques, y compris le M23 “.   Il rappelle qu’alors que le Comité de sanctions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies a effectué début novembre dans la région des Grands Lacs une mission de vérification de l’application des sanctions de l’ONU sur les armes dans le conflit en RDC en vue de fournir des éléments actualisés au Conseil de Sécurité, les congolais aspirent à ce que les conclusions du Comité recommanderont sans plus tarder l’activation du régime de sanctions.  

À en croire le professeur Mukwege, il est impératif que les États qui fournissent des armes aux groupes armés qui sont frappés d’embargo soient sévèrement sanctionnés. En outre, toute coopération militaire bilatérale avec les États fournisseurs doit impérativement cesser si l’on veut créer les conditions propices à la désescalade. Il en appelle ainsi aux Nations-Unies de prendre des décisions fortes et courageuses d’implémentation de ses propres résolutions et les pays influents comme la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis à ne plus soutenir des États qui alimentent la violence et la désolation à l’Est du Congo.   “Il est temps que le monde ouvre les yeux sur ces atrocités, que le droit international s’applique et que les responsables rendent des comptes pour mettre fin à la tragédie congolaise “ a-t-il martelé.

Nico Kassanda

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