Sele Yalaghuli dans le collimateur de FATSHI

Selon certaines indiscrétions, le ministre des Finances José Sele Yalaghuli, issu du camp de Joseph Kabila, serait sur le viseur du président congolais Félix Tshisekedi.

 Le 29 novembre en Conseil des ministres, Félix Tshisekedi a recadré José Sele Yalaghuli. Argentier national, ce cadre du PPRD est accusé de bloquer les autorisations de paiement nécessaires au bouclage du ‘’ programme d’urgence des 100 jours’’. Un autre sujet qui fâche : ce sont les déclarations discordantes entre José Sele Yalaghuli et Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Chef de l’Etat. Le numéro un des Finances a affirmé lundi 27 janvier dernier lors d’une intervention à la radio que le programme de 100 jours du président Félix Tshiskedi avait un taux de réalisation physique de moins de 50%; contrastant avec les affirmations Vital Kamerhe, Directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi. Le bras de fer se poursuit entre Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, et José Sele Yalaghuli, le ministre des Finances. Alors que ce dernier avait initialement contredit Kamerhe sur un dossier de crédit bancaire, le voilà de nouveau revenir sur une affaire du Chef du cabinet du président. En effet, lors d’une intervention ce lundi sur TOP Congo, José Sele Yalaghuli dément les affirmations de Vital Kamerhe disant que plus de 70% des travaux du programme de 100 jours ont été réalisés. “Il ne font pas confondre. Quand on dit réalisation à 70%, il ne faut pas prendre le cas d’un projet isolé, parmi une dizaine, pour que c’est ce pourcentage qui s’applique à tout le reste“, a fait remarquer le Ministre.

Il faut prendre la moyenne de tous les projets financés aujourd’hui, la moyenne en terme d’exécution physique c’est en deçà de 50%. Je crois qu’il [Vital Kamerhe] doit faire allusion à ce qui est vers pompage [le saute-de-mouton] “, a-t-il insisté. Intervenant à la même radio le week-end dernier, Vital Kamerhe a affirmé que ce projet du président Tshisekedi avait « un taux de réalisation financière de 64% et de réalisation physique de 70%. “C’est pour la première fois qu’on voit ça dans notre pays », avait-il dit.

 

Mea culpa de José Sele Yalaghuli

La situation économique en RDC est au cœur des tensions au sein de la coalition au pouvoir. Un an après l’investiture de Felix Tshisekedi, les représentants des institutions de l’État multiplient les déclarations s’accusant les uns et les autres d’être responsables des difficultés que connaissent les Congolais: hausse des prix de biens de première nécessité, un taux de change avec le dollar qui est passé de 1 600 à 1 750 en moins d’un an et des retards de paiement qui s’accumulent un peu partout. Le ministre des Finances            a argué que le gouvernement congolais a dû mettre en place des mesures d’austérité pour renouer avec le Fonds monétaire international (FMI).  Quand dans beaucoup d’institutions, y compris à la présidence, on se plaint de retards de paiement, le ministre des Finances assure que toutes les dépenses dites « contraignantes » ont été décaissées : les salaires, les budgets de fonction, même s’il admet pour ces derniers parfois un peu de retard. En revanche, ce serait le secteur privé qui aurait pâti du tour de vis. L’État congolais depuis trois mois a suspendu, selon lui, une partie des paiements à ces fournisseurs. Cela explique sans doute l’arrêt de certains chantiers à Kinshasa comme en province. Nous avons dû mener une politique d’austérité, à partir du mois de septembre, pour répondre aux exigences d’orthodoxie budgétaire. Mais de sources concordantes, la RDC a frôlé le pire. Ce qui explique la dépréciation du franc congolais face au dollar et même en partie la hausse des prix observés ces derniers mois. Depuis mars 2019, deux programmes s’appliquent et entrent en concurrence: celui prévu par la loi de finances 2019 et le programme des 100 jours du nouveau chef de l’Etat. Les dépenses d’urgence se sont multipliées. Pour combler le déficit croissant, plusieurs stratégies ont été mises en place: la banque centrale a à la fois pioché dans les réserves internationales et garanti des emprunts publics auprès de banques privées. Bref, le Congo n’avait plus assez de dollars pour payer les importations et il y avait trop de francs congolais en circulation pour contenir l’inflation. Conformément au programme de référence du FMI, il faut limiter l’endettement de la RDC. Jose Sele Yalaghuli, ministre des Finances

Selon le ministère des Finances, sur demande du Fonds monétaire international, la RDC a réduit son déficit d’un quart. L’objectif était de passer d’un déficit estimé à quelques 450 millions de dollars (770 milliards de français congolais) fin septembre à 330 millions (554 milliards) à la fin de l’année. C’est ce qui a permis la signature d’un accord avec le Fonds monétaire international de 368,4 millions de dollars d’une ligne de crédit d’urgence pour que Kinshasa puisse répondre « à ses besoins urgents en matière de balance des paiements », avait dit sobrement l’institution de Bretton Woods.

 

Kinshasa croupit dans la misère

 

Dans la capitale Kinshasa, c’est le casse-tête des habitants; il s’observe en effet une hausse des prix des biens, un an après l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir. Dans sa réplique au chef de l’État congolais en froid avec la majorité pro-Kabila, la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda, a fait mention de la hausse du taux de change, qui se rabat sur les prix. Sucre, poulet, riz et haricots, les prix de ces produits alimentaires de première nécessité dans les ménages kinois ont grimpé sur le marché. Et pour beaucoup, la vie quotidienne est devenue un exercice de survie. Le prix d’une mesurette de haricots est passé de 1 500 à 2 700 Francs. Celui du sucre a augmenté de 50%. Un sac de riz revient en moyenne désormais à 34 000 FC alors qu’il se négociait à 32 000FC, il y a deux mois. Le gouvernement pointe la hausse du taux de change avec le dollar comme l’une des raisons de cette inflation dans un pays qui importe tout ou presque. Le dollar américain qui s’échangeait contre 1 600 francs congolais, vaut jusqu’à 1 750 Francs aujourd’hui.

Le gouvernement estime aussi que les acteurs économiques ont « anticipé » la dégradation du climat économique en augmentant les prix.

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