Alors que l’élite actuelle en RD Congo poursuit sur une voie d’irresponsabilité, il est crucial de se rappeler des leçons historiques de la Balkanisation en Europe, notamment avec l’ex-Yougoslavie. Le Kosovo, autrefois refuge pour les Albanais, a fini par déclarer son indépendance par la force, déclenchant ainsi une série de conflits et la désintégration de la Yougoslavie en plusieurs micro-états.
Les autorités yougoslaves de l’époque ont été toutes poursuivies pour crimes de guerre et génocide, signalant un avertissement fort pour la RDC. Dans ce contexte, les Congolais doivent rester vigilants face à toute tentative de fragmentation orchestrée par des acteurs internationaux sous le prétexte d’aider. L’irresponsabilité des élites congolaises frise la sorcellerie.
L’accueil des réfugiés albanais dans l’ex-Yougoslavie et ceux des populations rwandaises dans l’ex-Zaïre a une similitude inquiétante sur les conséquences et le mode opératoire de la communauté dite internationale. Il a fallu 35 ans aux Albanais installés dans la province du Kosovo pour revendiquer ce territoire qui est aujourd’hui reconnu comme leur pays.
La guerre d’invasion Rwandaise est entrée dans sa 30ème année. La création des territoires de Minembwe et Bunyakiri par le RCD, un mouvement rwandais, obéit à cette logique. C’est l’équivalent de Kosovo et Voïvodine. L’inconscience et l’inculture des autorités congolaises auront des conséquences irréversibles pour la nation congolaise dans ses frontières nationales actuelles.
L’éclatement de la région du Balkan en 7 états : Serbie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Kosovo et Monténégro a fait disparaître la Yougoslavie. En RDC, il a fallu passer de 11 à 26 provinces. Il faut analyser le comportement des autorités provinciales congolaises pour comprendre l’évolution de la pensée de ces leaders sur le sens qu’ils accordent désormais à l’unité nationale.
Il est impératif de construire un lobbying puissant pour contrer les menaces d’éclatement qui pèsent sur la RD Congo, et ainsi éviter un scénario similaire à celui des Balkans. La survie de la nation congolaise pourrait bien dépendre de sa capacité à rester unie et à résister aux forces qui cherchent à l’affaiblir. C’est une affaire qui dépasse de très loin les capacités de ceux qui siègent actuellement dans nos institutions.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













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