Télécommunication : la RAM fait dégringoler la vente du crédit prépayé

L’affaire RAM a permis aux mégabits d’occuper une place prépondérante par rapport aux crédits rechargeables.

La sagesse ou mieux l’ingéniosité de congolais s’est illustrée à ce sujet. Primo, la population congolaise fait face à d’énormes problèmes économiques, le revenu moyen ne permettant pas de vivre décemment. À cela vient s’ajouter le RAM qui à chaque mois prend plus ou moins 1.37 dollars pour les téléphones Android et 1.17 pour les autres téléphones. Alors que le congolais vit avec 1$ qui vaut 2000 FC par jour. Par quelle magie aura-t-il les moyens pour payer à chaque fois les frais de RAM. Considérant qu’il est difficile de vivre sans communication, le pauvre citoyen a choisi de mettre les mégabytes (pour l’accès à Internet) ou encore acheter des forfaits par le canal des monnaies électroniques ( M-pesa, Orange money, Airtel money) pour échapper à la prise d’unités au profit de RAM. Conséquence, la vente des crédits est en perte de vitesse. Certains consommateurs avouent même ne plus se rendre dans des cabines téléphoniques depuis un certain temps. Ces consommateurs jugent mieux de faire un dépôt sur leurs comptes mobile money et effectuer directement les achats des mégabytes ou forfait appel depuis leurs propres téléphones. » Moi, je n’achète plus les crédits pour appeler ou activer les forfaits comme avant. Aujourd’hui avec la monnaie mobile, je dépose l’argent sur mon compte pour acheter les différents forfaits dont j’ai besoin (minutes, mégabytes) car je suis une commerçante, mes dépenses sont bien calculées et cela me facilite la tâche », a déclaré Carine Nsiangani, une femme d’affaires. Initié depuis la fin de l’année dernière par Augustin Kibasa, ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication (PTNTIC), le service de Registre des appareils mobiles (RAM) a, selon l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC), pour objectifs d’optimiser la sécurité et la qualité de service des réseaux mobiles sur le territoire national, de lutter efficacement contre la contrefaçon des appareils mobiles en déconnectant les appareils identifiés comme non-conformes, et de combattre le vol des appareils mobiles en bloquant les appareils déclarés volés. Après une forte pression des organisations de la société civile et de certains acteurs politiques, le ministère de tutelle a fini par revoir à la baisse le coût à payer mensuellement pour le compte de RAM.

Jemira Mutono

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