Dans un contexte politique tumultueux, les forces politiques et sociales de la RDC ont récemment lancé une campagne audacieuse, intitulée : « Oui au changement de Félix Tshilombo et de son régime, Non au changement de la Constitution. » Cette initiative marque un tournant significatif dans le paysage politique congolais.
L,’opposition, souvent fragmentée, semble s’unir pour faire face à ce qu’elle considère comme un projet dangereux pour la nation. L’initiative s’inscrit dans un climat de mécontentement croissant vis-à-vis de la gouvernance de Félix Tshisekedi. Les critiques fusent concernant la gestion économique, la corruption endémique et les violations des droits de l’homme.
Les leaders de l’opposition, à travers cette campagne, cherchent à galvaniser le soutien populaire contre un régime qu’ils jugent inefficace et déconnecté des réalités quotidiennes des Congolais. Le cœur de la campagne repose sur un message clair : soutenir le changement de régime sans altérer la Constitution. Cela soulève des questions cruciales sur la nature même du changement que prônent ces acteurs politiques.
Deux visions s’affrontent. D’un côté, l’opposition qui réclame une rupture avec le passé, de l’autre, un président dont l’administration aspire à des réformes en profondeur tout en naviguant sur un terrain miné par des crises politiques et économiques. La position de l’opposition soulève également des interrogations sur la légitimité et les motivations qui animent ce front commun.
Est-ce un véritable effort pour la démocratie, ou une manœuvre opportuniste pour regagner du terrain face à un adversaire au pouvoir ? En s’érigeant en gardienne de la Constitution, l’opposition semble vouloir se positionner comme le champion d’un cadre légal qu’elle estime essentiel pour la stabilité politique du pays. Cependant, la question demeure.
La Constitution actuelle est-elle réellement en péril, ou est-ce un discours tactique pour mobiliser les masses et renforcer leur base politique ? Les accusations d’un projet périlleux pour la nation résonnent comme un avertissement, mais elles méritent une analyse plus profonde. L’unité des forces d’opposition pourrait-elle réellement se traduire par un changement significatif sur le terrain ?
L’histoire politique de la RDC est jalonnée d’échecs et de luttes internes, et l’union actuelle pourrait tout aussi bien se dissoudre face à des intérêts divergents. La campagne « OUI au changement, NON au changement de la Constitution » représente un moment crucial dans l’histoire politique congolaise. Elle illustre non seulement les tensions entre le pouvoir en place et une opposition unie.
Mais également la complexité des enjeux politiques, sociaux et économiques qui secouent la RDC. À mesure que les élections approchent, il sera fascinant de voir comment cette dynamique évoluera et si la promesse de changement se traduira par des actions concrètes ou si elle sombrera dans le discours politique traditionnel.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













