Au cœur de la République, là où les espoirs et les rêves d’une nation aspirent à une gouvernance éclairée, l’Union Sacrée pour la Nation vient de dérouler le tapis rouge à une nouvelle mise en scène politique qui laisse plus d’un observateur à la fois perplexe et désillusionné. Imaginez un présidium composé de quarante membres.
Oui, quarante. Ce n’est plus une instance de gouvernance, mais une véritable armée mexicaine déguisée en parangon de la démocratie. Les questions pleuvent. Comment présider efficacement avec quarante voix qui réclament être entendues ? Pourquoi substituer une structure rationnelle et réduite par un rassemblement pléthorique qui frise l’incohérence administrative ?
Un tel déploiement est l’antithèse même de l’efficacité pour laquelle la gouvernance moderne plaide. Plutôt que de tirer parti du précédent présidium, auquel aurait pu se greffer un parlement de la majorité aux fonctions clairement définies, l’Union Sacrée semble s’engager dans un simulacre de leadership où la cacophonie remplace le chœur harmonieux du dialogue démocratique.
Intellectualiser un échec politique : un art que le professeur André MBATA MANGU, constitutionnaliste de longue date, et désormais secrétaire permanent de l’Union Sacrée, peine à maîtriser. Ses anciennes piques envers les caciques du PPRD et du MP du régime Kabila – ces « tambourinaires du régime », ces « thuriféraires enivrés du pouvoir » – résonnent aujourd’hui avec un écho ironique à l’encontre de son propre parcours.
Ce qui fut jadis un plaidoyer éclatant pour la bonne gouvernance apparaît aujourd’hui comme l’expression grinçante d’une intellectuelle démission, gageure d’un agenda politique personnel enveloppé dans des serments de vertu trahis. Une question poignante émerge : que reste-t-il de la probité académique lorsque la sagesse du campus se mue en opportunisme politique ?
André MBATA MANGU, jadis vrille ardente de la démocratie, est aujourd’hui accusé d’avoir troqué sa boussole morale pour un marais d’intérêts politico-partisans. Le professeur ne semble plus qu’une ombre palpitante dans le clair-obscur du pragmatisme politique, troquant ses éloges de vertu pour le bruit sourd du conformisme ambiant.
L’heure est grave et il est urgent de réanimer l’esprit de l’Union Sacrée pour la Nation en redéfinissant les mécanismes de gouvernance. Il en va de l’image, mais aussi de l’efficacité, de la structure même de l’Union. La politique est un jeu de compromis stratégique, certes, mais elle ne doit pas sombrer dans le ridicule d’une armée mexicaine sans tête.
La présidence collective à ce degré est une symphonie sans chef d’orchestre, un capharnaüm qui se drape des oripeaux de la démocratie participative en omettant le pilier central : la clarté décisionnelle. Au final, l’Union Sacrée pour la Nation doit impérativement se recentrer sur les valeurs qu’elle prétend incarner, en évitant de devenir une coquille vide, pleine de déclarations pompeuses mais dénuée d’actions conséquentes.
Le retour aux fondamentaux du bon sens s’impose. Cela exige courage, honnêteté et, osons le dire, une respiration nouvelle qui s’éloigne des erreurs du passé pour cheminer enfin vers un avenir digne de ses promesses originelles. Quand quarante voix crient à l’unisson, le silence de l’action s’installe. Une armée sans général est comme un bateau sans cap : elle dérive dans le tumulte de l’océan politique.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













