Dans le paysage politique tumultueux de la RDC, une annonce a récemment attiré l’attention de tous : le président Félix Tshisekedi, en cette période cruciale, a décidé de former un gouvernement d’union nationale. Un pas audacieux, dicté par la nécessité de réformes profondes et structurelles, visant à réduire le train de vie de l’État et assurer une coordination efficace en temps de guerre.
Au cœur de cette réforme se trouve la volonté de réduction drastique du nombre de ministères. La multiplication des portefeuilles ministériels a souvent été critiquée pour sa lourdeur administrative et son coût exorbitant pour les contribuables. Le président Tshisekedi semble enfin déterminé à réduire cette machine bureaucratique engorgée pour réduire le train de vie de l’Etat.
Il compte le faire en fusionnant et refondant les ministères pour que chaque département ait une mission claire et coordonnée afin d’éliminer les redondances et d’optimiser l’efficacité. Le constat est sans appel : plusieurs ministres ont montré une incompétence effarante au fil des années. Ils ont laissé des tâches essentielles non accomplies, nuisant à la réputation et au fonctionnement de l’État.
L’heure est venue pour une réévaluation impitoyable des performances de chaque ministre, en exigeant responsabilité et résultats. La situation est telle que certains encore en poste semblent ignorer leur propre existence à la tête de leur ministère, une démonstration poignante de la désorganisation ambiante. Le contexte de cette réforme s’inscrit dans une période de tension et de conflit.
Pour que l’État puisse faire face efficacement à ces enjeux, une meilleure coordination est indispensable. Le remaniement gouvernemental doit donc non seulement alléger la structure gouvernementale mais aussi renforcer sa capacité à réagir et agir en situation de crise. Cette initiative pose d’importantes questions sur la viabilité du modèle actuel du gouvernement congolais.
Promet-elle un futur plus économiquement viable et politiquement stable ou, au contraire, risque-t-elle de plonger le pays dans une période d’instabilité face à une opposition politique déterminée ? Seul l’avenir le dira. Toutefois, l’élan de réforme de Félix Tshisekedi, caractérisé par sa nature pragmatique, marque une étape significative dans l’histoire politique du Congo.
Il va certainement inaugurer si ce n’est pas encore fait potentiellement une ère dans laquelle l’efficacité gouvernementale répondra enfin aux besoins urgents du pays. Les prochaines semaines seront cruciales pour voir si ces promesses se transformeront en réformes durables. La guerre impose de modifier la manière dont les choses sont faites et les décisions sont prises.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR