Les députés nationaux ont adopté, jeudi, au Palais du peuple, le projet de loi portant autorisation de la prorogation, pour la 8eme fois, de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu, au cours d’une plénière sous la direction du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso. Sur 281 votants en séance subséquente, 280 ont voté pour et 1 seul à voter contre. Ce texte de loi adopté sera transmis au Sénat pour une seconde lecture avant sa promulgation par le Chef de l’État.
Joël Kawita: l’état de siège, c’est un régime restrictif des libertés publiques pouvant être appliqué par décret sur tout le territoire en cas de menace étrangère caractérisée par l’accroissement du contenu des pouvoirs ordinaires de la Police. Par sa définition, l’état de siège doit être appliqué en cas des menaces étrangère. Bien sûr le chef de l’État a instauré l’état de siège pour la sécurité ta l’est du pays. À ce sujet, le président n’a aucun problème, il fait son travail mais les forces de l’ordre déjà déployés pour garantir la sécurité et la paix de la population sont en train de faire le contraire. Ils sont venus accentuer le malheur et la douleur de la population de l’est. Ils se sont ralliés aux ennemis pour combattre le peuple parce qu’ils visent l’intérêt. Le problème des congolais, c’est qu’ils veulent diriger la loi or la loi a été faite pour diriger, nul n’est au-dessus de la loi. Je peux dire que l’état de siège à l’est est une distraction politique. La politique est partout en RDC même dans le football, essayer d’écarter loin de vous la politique, laisser les politiciens faire la politique et vous vivre un changement sur tous les plans. La politique aujourd’hui est même chez les chrétiens plus grave chez les pasteurs oui bien sûr que la politique concerne tout le monde mais tout le monde n’est pas censé faire la politique, Laissez la politique aux politiciens mettez chaque chose à sa place.
Justin Mukaya: en tous cas, c’est une question un peu complexe vu que l’état de siège a été décrété afin de combattre et d’anéantir les forces rebelles qui opèrent à l’est du pays. Déjà, à ce que je sache, dernièrement, le Sénat a approuvé la prolongation de l’état de siège. Donc pour moi, je trouve qu’on doit aller dans ce sens-là, car il faut faire quelque chose que rien faire et laisser ces forces rebelles opérées sans être inquiétées. On doit plutôt se poser la question de savoir, si l’état de siège a été décrété afin de combattre les forces rebelles, au cas où on arrête avec l’état de siège alors que sa mission n’est pas finie, quoi d’autre allons-nous faire afin de chasser ces forces négatives de la RDC? Parce qu’il ne faut pas proposer une loi afin d’arrêter ça mais il faut aussi proposer une solution alternative afin de chasser ces forces de la RDC car c’est ça même l’essentiel, la paix à l’est. Dans le même ordre d’idées, je crois que ces députés-là ont juste pensé à proposer une loi afin d’arrêter l’état de siège mais n’ont pas donné une solution alternative. Là, ça devient l’embrouille et c’est insensé, je trouve que le mieux à faire en ce moment pour ces députés est de se donner à 100% à l’aboutissement de la plus belle des manières à l’état de siège afin que ça rapporte la paix, en lieu et place de combattre cela sans une solution alternative qui peut nous mener à la paix à l’est du pays. Après une causerie faite dernièrement avec un ami qui vit actuellement à Bunia (Ituri), il m’a expliqué noir sur blanc que se sont ces mêmes députés qui sont à la base de ces conflits à l’Est du pays. Eux, ils doivent accompagner l’état de siège à sa réussite et non combattre ça sans avoir une solution alternative. L’État de siège est avant tout une volonté montrée par les autorités d’instaurer la paix à l’est du pays, donc tout congolais bien intentionné ne devait normalement que soutenir ça car l’échec de l’État de siège est l’échec de tout un peuple et si on échoue, c’est nos frères à l’est qui vont en souffrir car les tueries continueront toujours et toujours, les députés sont sentimentaux et cons; leurs actes ne sont pas dignes car ils s’en fichent du peuple qui leur a mandaté.
Pierre Kabongu: je trouve que dire que l’état de siège doit être enlevé, oui c’est bien bon mais il faut toujours qu’on trouve une solution palliative. Effectivement, je considère l’état de siège à l’Est comme le cas de couvre-feu, nous avons constaté à un certain moment que le couvre-feu ne produisait absolument rien dans ses effets et c’était dans le bon sens de l’enlever. Effectivement, si on constate qu’il y a quand même un changement et que cet état de siège prive la population de certaines choses, je crois que cette loi va dans un bon sens, et on doit étudier minutieusement pour trouver des solutions qui pourront aider toujours la population. Cette partie du pays a toujours vécu dans l’insécurité. Le grand souci est la sécurité et la paix, si on enlevé l’état de siège, on doit aussi trouver des solutions pour maintenir la paix et la sécurité à l’Est de la RDC.
Djo Kabika: l’état d’urgence dans l’Est du pays a été institué par le Président de la République, Félix Tshisekedi, afin de parvenir à une cessation des violences dues auw groupes armés actifs dans la région. C’est, en tous cas, l’objectif premier de cette décision. L’objectif est-il atteint ? Non! La levée de cet état d’urgence est inopportune pour l’instant. Somme toute, les députés de l’Est à l’origine de cette proposition avancent comme principale raison ayant milité en faveur de celle-ci la gestion de cet état de choses par les gouverneurs militaires. C’est une gestion considérée du point de vue du bilan, mais aussi et surtout en termes du temps accordé aux militaires dans la gestion des affaires politico-administratives. En effet, considérant que les militaires ont une mission régalienne de veiller à la sécurité et l’intégrité territoriale, lorsque ces derniers occupent des postes relevant des civils, il y a un problème. N’oublions cependant pas que dans cette guerre, il y a à la fois une dimension politique mais également militaire qu’il faut ne pas mépriser. À ce titre, les militaires sont, à bien d’égards, les mieux placés pour pouvoir proposer des réponses proportionnées. En ce qui concerne, le bilan depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, chacun va de son point de vue. Loin de toute considération politique, ce qui est certain et qu’il y a une volonté politique qu’il faut soutenir par des moyens de guerre. La levée de l’état d’urgence sans atteindre les objectifs fixés constituera en soi un échec. Dans la mesure où, la mission première de tout État est la sécurisation de sa population. Il y a des négociations qui ont débuté à Nairobi. Espérons que celles-ci aboutissent à un accord permettant de mettre fin aux violences. Entre temps, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, aujourd’hui soutenues par les forces ougandaises, doivent pouvoir rester aux avant-postes afin d’intensifier la pression à l’égard de groupes armés.
Clarisse Mfuamba
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